Pour ces deux-là, rien au monde ne semblait pouvoir contrarier leur tendre et langoureuse manifestation d’amour immense qui faisait plaisir à voir sous le soleil dominical de septembre.
Pourtant, un sinistre homme se mit à les invectiver, faisant valoir que leur conduite était indécente devant des enfants, le sien en l’occurrence, un blondinet de deux ans très occupé à tremper ses frites dans du ketchup afin d’en répandre le plus possible sur ses vêtements.
Ceux que Cupidon avait pris en charge, eurent beau argumenter qu’il valait pourtant mieux faire l’Amour que la Guerre, le triste ne décolérait pas, tant et si bien que les tourtereaux s’en sont allé s’aimer ailleurs, loin du malheureux, non sans avoir lancé à la cantonade un jovial « Au revoir et un très bon dimanche, messieurs dames » dont la femme de l’aigri remercia en souhaitant la pareil.
Amoureux de tous les pays, de tous les âges, de toutes les croyances, de tous les chemins, embrassez-vous, bécotez-vous, caressez-vous, sans laisser les cons s'en mêler !
« Quand un de la sainte famille machin, croise sur son chemin deux de ses malappris » chantait Brassens, c'était en 1954 !