Après la marche de Casablanca du dimanche 18 septembre 2016, décidée on ne sait exactement par qui et destinée à contrer le PJD et son idéologie, on assistera dimanche prochain à une marche pour soutenir précisément le parti de la lampe, sa politique et son idéologie.
Comme par hasard, on n'en sait pas plus sur ceux qui ont appelé à cette deuxième marche que sur ceux qui ont été à l'origine de la première.
Ce phénomène nouveau dans la scène politique nationale en période pré-électorale doit nous interpeller et nous nous faire réfléchir sur un certain nombre de questions!
1/ Supposons un moment, que la marche du 18 septembre ait été décidée "en haut lieu" (pour rester dans le flou artistique et ne pas parler du Ministère de l'intérieur et éventuellement du PAM), elle aurait été autrement mieux organisée et elle aurait été consciencieusement couverte par les médias publics.
Or, la marche relevait plus de l'improvisation, elle n'a réuni qu'un nombre très limité de personnes et à part quelques vidéos et photos circulant sur le Net et visant à décrédibiliser cette marche, on ne trouve pas grand chose.
2/ Le Ministère de l'intérieur, pris de court et n'ayant reçu aucune demande d'autorisation, a selon un communiqué décidé de ne pas interdire l'événement pour éviter les dérapages.
Or, une marche coiffée par les autorités ou ayant reçu leur bénédiction nécessite la mise en place d'un service d'ordre particulier, de moyens d'intervention spéciaux et d'un encadrement absolument parfait : elle ne peut souffrir d'aucune improvisation ni d'aucun dérapage !
On l'a vu chaque fois que cela a été le cas : rappelons-nous la dernière marche à Rabat contre les déclarations de Ban Ki Moon, rappelons-nous que les dizaines de milliers de bouchtitiyins défilant à Casablanca, rappelons-nous les grandes marches pour la Palestine ou l'Irak, rappelons-nous la marche du 20 mars 2011 en plein printemps arabe!
3/ Aujourd'hui, un appel à une marche a été lancé en soutien au PJD : une plage de quelques jours est prévue, histoire de bien organiser les choses et de rameuter le ban et l'arrière-ban des militants, sympathisants et autres satellites.
Le Ministère de l'Intérieur doit rester logique avec lui-même : s'il n'a pas interdit la marche du 18 septembre, il ne peut se permettre - sous risque provoquer des dérapages - interdire la marche du 25.
Et après une marche improvisée de quelques milliers de personnes, nous assisterons à une marche en masse, comme seuls savent les organiser les islamistes! Encore une fois, rappelons-nous leurs sorties en rangs serrés, encadrés, embrigadés, les femmes d'une coté les hommes de l'autre, dans un ordre parfait et une discipline presque militaire, se payant le luxe une fois de s'arrêter pour le prière de Dohr juste en face du Parlement.
Voilà donc à quoi ce genre de "plaisanteries" va aboutir !
Je dis "plaisanterie" mais il peut s'agir des prémisses d'une nouvelle manière de faire de la politique : on va vu ce genre d'expérience en Egypte, en Tunisie, en Turquie, avec les drames que cela entraîne!
Alors, attention ...attention....Vigilance....vigilance .... Notre pays n'a pas besoin de jouer avec le feu car celui qui sera le premier brûlé ne sera ni Si Benkirane et ses proches, ni Si Omari et les siens, mais Mohamed le chômeur, Fatma la vendeuse de pain, Ali l'étudiant, Rachida la secrétaire, Moha le gardien de voiture, Brahim l'épicier du coin et et Daouya l'institutrice!