Disparition de la classe moyenne

Publié le 19 septembre 2016 par Christophefaurie
Est-ce que "classe" va avec "moyenne" ? L'idéal de la France, c'est l'égalité. Tous "moyens" ! "Classe" vient d'une autre culture. La façon dont elle s'est implantée est, probablement, une illustration de ce que l'anthropologie a observé ailleurs. 
J'ai eu la surprise, dans une conférence, d'entendre un économiste éminent et libéral, se plaindre du manque de mixité de notre société. Nous ferions bien de prendre de la graine de ce que font les USA, avec leur discrimination positive. Or, j'ai passé ma jeunesse à Argenteuil. Ma scolarité et ma vie se sont déroulées au milieu de gens d'origines variées. D'ailleurs, le modèle français est fondé sur l'immigration. Pourquoi, d'un seul coup, nos intellectuels nient-ils la réalité ? Et voilà ce que dit l'anthropologie. La victoire de l'Amérique a été aussi celle de sa culture. Quand une culture s'impose, elle crée ses mythes. Leur objet est de justifier l'organisation sociale. 
Peut-être, comme le disait Marc Bloch au sujet des Francs, qu'une culture ne peut en conquérir une autre qu'en s'alliant à une partie de ses élites ? C'est l'équivalent français de la classe supérieure américaine qui a été le vecteur du mythe. L'équivalent des Démocrates (les intellectuels riches) et les Républicains (qui portent le même nom en France).
D'ordinaire, le changement se fait par la force, par occupation de terrain. Dans notre cas, il s'est agi de "soft power". Ce sont ceux qui ont combattu "l'impérialisme américain", qui ont probablement été le meilleurs promoteurs de sa culture. D'ailleurs, leur révolte a été à l'image de celle des jeunesses privilégiées des USA. L'Amérique dit : tout est possible, obéissez à vos pulsions. Voilà qui plaît, et qui dissout la moyenne.