La peinture néerlandaise du XXe siècle à nos jours

Publié le 18 septembre 2016 par Jigece

Entre la Belgique et l’Allemagne, dont je vous ai déjà parlé, voici le pays des polders, des tulipes et des moulins à vent : les Pays-Bas (qui possédent également une frontière avec la France sur l’île de Saint-Martin, aux Antilles).
Le nom Hollande, souvent utilisé dans le langage courant, est impropre car la Hollande n’est qu’une partie de l’ouest du pays.
D’une superficie équivalente à la Suisse, les Pays-Bas sont la principale porte d’entrée commerciale de l’Europe grâce à leur situation géographique (Rotterdam est le premier port d’Europe). Plus de la moitié du PIB est générée par le commerce international, dans une économie tournée vers l’exportation pour plus de 40 % de sa production. L’agriculture prend une place importante de ces échanges car, malgré sa surface restreinte, le pays est le deuxième exportateur agricole européen après la France.

Les Pays-Bas ont une très grande et très ancienne culture graphique. La peinture néerlandaise, dite flamande durant l’époque baroque, était principalement représentée par Antoon van Dyck, Jan van Eyck, Jérôme Bosch et Pierre Paul Rubens, tous dans des styles différents.
Au cours du siècle d’or néerlandais, nombre de peintres atteignent la gloire historique : Rembrandt, Vermeer et Frans Hals vont s’imposer comme les grands maîtres de l’école hollandaise du XVIIe siècle (visibles notamment au Rijksmuseum d’Amsterdam). Au XIXe, le pays verra naître un des plus grand peintre de tous les temps : Vincent van Gogh – du moins un des plus célèbre, dont les œuvres ont inspiré des générations d’artistes, et dont les toiles ont été vendues à des prix records. Le musée Van Gogh à Amsterdam possède la plupart des réalisations de l’artiste.
Au XXe siècle, alors que beaucoup pensaient que la peinture néerlandaise appartenait au passé, des peintres comme Kees van Dongen, Piet Mondrian ou Karel Appel vont renouveler le genre. On peut également citer Willem de Kooning, né à Rotterdam, qui s’est embarqué clandestinement pour les États-Unis en 1926, à 21 ans, et a été naturalisé américain en 1962.
Mais vous allez voir qu’il y a, au XXe siècle et jusqu’à nos jours, bien d’autres peintres de grand talent dans ce grand pays de peinture. Voyons-les plus en détail.

L’École impressionniste d’Amsterdam

Ce mouvement surtout actif à la fin du XIXe, comprend des peintres comme Floris Hendrik Verster, Isaac Israels, Willem Bastiaan Tholen, Kees Heynsius, Willem de Zwart, Willem Witsen, Jan Toorop ou encore Willem Witsen.
Le post-impressionnisme qui lui a fait suite comprend des peintres comme Jo (Johanna Petronella Catharina Antoinetta) Koster, le moine nabis Jan Verkade, ou Co Breman et Ferdinand Hart Nibbrig, de l’école de Laren.

De Onafhankelijken

De Onafhankelijken (Les Indépendants) est une association d’artistes basée à Amsterdam. L’association a été fondée à la suite du Salon des Indépendants du 13 Juillet 1912 à Paris. L’ un des fondateurs était Anton Kristians. En signe de protestation contre la culture dominante, ils ont cherché la liberté du travail en organisant des exposition gratuite, jouant ainsi un rôle important dans l’évolution des arts visuels au début du XXe siècle aux Pays-Bas.
Dans les premières années diverses expositions leur ont permis de montrer le travail novateur d’artistes étrangers, tels que Henri Le Fauconnier, Marc Chagall, Wassily Kandinsky et Francis Picabia. Les exposants néerlandais étaient notamment appelés Charley Toorop, Arnout Colnot, Laurens van Kuik, Harmen Meurs et Erich Wichman. On peut aussi citer Nola Hatterman (également actrice).
En 1924, Les Indépendants ont organisé une exposition sur l’art allemand récent avec des œuvres des expressionnistes tels que Max Pechstein, Alexej von Jawlensky et Erich Heckel. C’est également grâce à eux que le mouvement allemand Neue Sachlichkeit (nouvelle objectivité) allait gagner en vigueur aux Pays-Bas, notamment à travers le réalisme magique (voir plus bas). C’est aussi le cas pour le surréalisme, dont Jopie Moesman est un des grand représentant néerlandais.

L’École de Bergen

L’École de Bergen est une colonie de peintres active entre 1915 et 1925 et caractérisée par l’influence des styles cubiste et expressionniste et des nuances sombres. Les artistes de ce groupe informel vivaient et travaillaient dans ou près du village de Bergen. Les fondateurs de ce mouvement sont le peintre français Henri Le Fauconnier et le peintre hollandais Piet van Wijngaerdt.
Parmi les artistes les plus attrayants et cohérents appartenant à ce groupe, il y a notamment les peintres avant-gardistes Charley Toorop, Leo Gestel et Jan Sluijters (source d’inspiration pour, entre autres, Piet Mondrian et plus tard, le mouvement CoBrA). Mais également Else Berg et son mari Mommie Schwarz (tous deux morts en 1942 à Auschwitz), Gerrit van Blaaderen, Kees Boendermaker, Arnout Colnot, Edgar Fernhout, Dirk Filarski, Adriaan Lubbers, Jaap Weyand, Jan van Herwijnen, Germ de Jong, Kees Maks, Kasper Niehaus, Wim Schuhmacher et les frères Matthieu Wiegman et Piet Wiegman.

De Stijl

De Stijl (« le style ») fut tout d’abord une revue d’arts plastiques et d’architecture, publiée de 1917 à 1928, sous l’impulsion de Theo van Doesburg et avec la participation active de Piet Mondrian. Par extension, De Stijl désigne un mouvement artistique issu du néoplasticisme et ayant profondément influencé l’architecture du xxe siècle (en particulier le Bauhaus et, par voie de conséquence, le style international).
Outre Van Doesburg et Mondrian ce mouvement d’avant-garde transdisciplinaire a compris parmi ses membres les plus célèbres les architectes Jacobus Johannes Pieter Oud, Jan Wils et Robert van’t Hoff, Cornelis van Eesteren, le créateur de mobilier Gerrit Rietveld, le poète A. Kok, les peintres et sculpteurs Bart van der Leck, Georges Vantongerloo, Vilmos Huszár, César Domela, Friedrich Vordemberge-Gildewart, l’artiste-architecte El Lissitzky et le peintre et cinéaste Hans Richter. Avec, ponctuellement, la participation de László Moholy-Nagy et Jean Arp.

De Ploeg

De Ploeg est un collectif d’artistes qui a été fondé en 1918 dans la ville de Groningen. Les membres sont pour la plupart des peintres, mais on trouve aussi des musiciens ou des écrivains. Jan Wiegers, Johan Dijkstra, Jan Altink, George Martens, Alida Jantina Pott et Simon Steenmeijer en sont les membres fondateurs. Par l’intermédiaire de Jan Wiegers, qui avait rencontré Ernst Ludwig Kirchner au sanatorium de Davos, en Suisse, ce groupe a été fortement influencé par l’expressionnisme allemand.
S’étant joint au groupe en 1923 et 1924, Wobbe Alkema et Jan van der Zee ont quand à eux développé leur propre vision du constructivisme.

Le réalisme magique

Le réalisme magique est une appellation utilisée par la critique littéraire et la critique d’art depuis 1925 pour rendre compte de productions où des éléments perçus et décrétés comme « magiques », « surnaturels » et « irrationnels » surgissent dans un environnement défini comme « réaliste », à savoir un cadre historique, géographique et culturel vraisemblable. Ainsi la réalité reconnaissable devient-elle le lieu naturel de manifestations paranormales et oniriques. Parmis les peintres néerlandais que l’on peut rattacher à cette « tendance », on peut citer notamment Jan Mankes (mort de la tuberculose en 1920, à 30 ans) comme précurseur, Carel Willink et Pyke Koch comme représentants les plus notables, mais aussi Dick Ket, Jan Bor, Johan B. Ponsioen, Raoul Hynckes (né en Belgique), Wim Schuhmacher et, plus près de nous, Alfred Hafkenscheid et Barend Blankert.

Amsterdamse Limburgers

Les Limbourgeois d’Amsterdam ont été actif entre 1945 et 1970 environs. Ce groupe de peintres, tous issus de la région du Limburg (autour de Maastricht), avait fui l’atmosphère suffocante de cette région fortement marquée par le catholicisme, pour aller étudier, durant la seconde guerre mondiale, à la Rijksakademie d’Amsterdam. Ce groupe comprend Pieter Defesche, Jef Diederen, Gene Eggen, Marianne van der Heijden, Harry op de Laak, Ger Lataster, Lei Molin, Frans Nols, Aart Roos, Pierre van Soest.

Galerie

Avec 209 peintres en autant de tableaux – et, encore, très peu de femmes (27, soit à peine 13%) : Thérèse Schwartze, Jo (Johanna Petronella Catharina Antoinetta) Koster, Else Berg, Jacoba van Heemskerck, Nola Hatterman, Tjitske Geertruida Maria van Hettinga Tromp, Charley Toorop, Jos Croïn, Lou (Louise Marie) Loeber, Jacqueline de Jong, Ans (Anna Maria) Wortel, Ria Rettich, Marian Plug, Lotti Van Der Gaag, Mariëtte Nijsten, Gabriëlle van de Laak, Laura Van Den Hengel, Elsa Hartjesveld, Lisa Couwenbergh, Marlene Dumas (née en Afrique du Sud), Annemarie Fischer, Bernardien Sternheim, Kim van Norren, José Heerkens, Elisabeth de Vaal, Frederique Jonker et Keetje Mans.