L'écrivain américain Paul Théroux, en regardant une carte de l'Amérique, se rend compte qu'une ligne ferroviaire quasi ininterrompue part de chez lui, à Boston, Etats-Unis, et descend jusqu'en Patagonie. C'est ainsi qu'un matin, il prend le métro que prennent tous les gens qui se rendent au travail, dans cette ville hivernale engluée dans la neige, à la seule différence que lui se rend au fin fond du grand sud, à Esquel. Il traverse d'abord les Etats-Unis, puis le Mexique, l'Amérique Centrale, la Colombie, l'Equateur, le Pérou, la Bolivie et enfin l'Argentine. Théroux nous prévient : ce qui l'intéresse dans cette aventure, ce n'est pas de nous faire part de ses impressions une fois arrivé à destination, mais plutôt de nous raconter le voyage, pas à pas, dans ses aspects positifs comme dans ses aspects les plus triviaux. Se retrouver dans une ville sale, trouver un hôtel miteux, peiner à se faire comprendre des autochtones, détester un endroit, reprendre la route, ou plutôt le train, puisque rien ne le retient dans aucun des pays qu'il traverse. Ou si peu. Une conférence sur la littérature ici ou là, un long arrêt à Panama, la rencontre de parents éloignés en Equateur ou la lecture de quelques livres et poèmes au génial Borges à Buenos Aires. A chaque fois, s'il s'attarde un peu, c'est pour mieux repartir ensuite vers son sud. Les paysages sont décrits avec justesse et précision, les villes dépeintes sans concessions. Paul Théroux nous dresse également le portrait des autres voyageurs qui croisent son chemin : babas cool, touristes, routards, locaux, paysans, une panoplie complètes de caractères qui offre un panorama quasiment exhaustif de ce qu'on peut rencontrer en voyage. Lui se place plutôt en observateur. Objectif et tellement visionnaire dans sa capacité à capter l'essence d'un pays à travers ses habitants. Et le plus magique, c'est qu'il ne part pas seul : la traversée des Amériques par voie ferrée étant longue et lente, le train est un endroit propice à la lecture. De la méta-littérature, de la mise en abîme littéraire, si vous préférez. De l'enrichissement culturel sans prix pour une adolescente assoiffée de nouvelles terres à découvrir, qu'elles soient d'argile ou de papier. En résumé, Patagonie Express est l'un des livres qu'il faut lire ou avoir lu lorsqu'on est un voyageur, et le cadeau à faire à une jeune personne qui aurait faim de partir à l'assaut du vaste monde. Je l'ai moi-même relu avec tellement de plaisir que j'en suis encore complètement transportée, qu'à l'heure tardive à laquelle je vous écris l'article, je partirais bien en rêve quelque part sur une plaine aride, froide et ventée de Patagonie...
Paul Théroux, Patagonie Express, 1979.
Voilà le genre de bouquins qui m'ont fait voyager avant de voyager, qui ont semé en moi les petites graines vivaces de la bougeotte et m'ont insufflé ce vent qui pousse certaines personnes à se remettre sans cesse en marche vers l'ailleurs. Voilà l'un des livres que je place au sommet de mon panthéon de lectures voyageuses. Je l'ai lu adolescente et son ton, le style inimitable, élégant et recherché dans lequel il est écrit, m'ont fait un effet monumental.
L'écrivain américain Paul Théroux, en regardant une carte de l'Amérique, se rend compte qu'une ligne ferroviaire quasi ininterrompue part de chez lui, à Boston, Etats-Unis, et descend jusqu'en Patagonie. C'est ainsi qu'un matin, il prend le métro que prennent tous les gens qui se rendent au travail, dans cette ville hivernale engluée dans la neige, à la seule différence que lui se rend au fin fond du grand sud, à Esquel. Il traverse d'abord les Etats-Unis, puis le Mexique, l'Amérique Centrale, la Colombie, l'Equateur, le Pérou, la Bolivie et enfin l'Argentine. Théroux nous prévient : ce qui l'intéresse dans cette aventure, ce n'est pas de nous faire part de ses impressions une fois arrivé à destination, mais plutôt de nous raconter le voyage, pas à pas, dans ses aspects positifs comme dans ses aspects les plus triviaux. Se retrouver dans une ville sale, trouver un hôtel miteux, peiner à se faire comprendre des autochtones, détester un endroit, reprendre la route, ou plutôt le train, puisque rien ne le retient dans aucun des pays qu'il traverse. Ou si peu. Une conférence sur la littérature ici ou là, un long arrêt à Panama, la rencontre de parents éloignés en Equateur ou la lecture de quelques livres et poèmes au génial Borges à Buenos Aires. A chaque fois, s'il s'attarde un peu, c'est pour mieux repartir ensuite vers son sud. Les paysages sont décrits avec justesse et précision, les villes dépeintes sans concessions. Paul Théroux nous dresse également le portrait des autres voyageurs qui croisent son chemin : babas cool, touristes, routards, locaux, paysans, une panoplie complètes de caractères qui offre un panorama quasiment exhaustif de ce qu'on peut rencontrer en voyage. Lui se place plutôt en observateur. Objectif et tellement visionnaire dans sa capacité à capter l'essence d'un pays à travers ses habitants. Et le plus magique, c'est qu'il ne part pas seul : la traversée des Amériques par voie ferrée étant longue et lente, le train est un endroit propice à la lecture. De la méta-littérature, de la mise en abîme littéraire, si vous préférez. De l'enrichissement culturel sans prix pour une adolescente assoiffée de nouvelles terres à découvrir, qu'elles soient d'argile ou de papier. En résumé, Patagonie Express est l'un des livres qu'il faut lire ou avoir lu lorsqu'on est un voyageur, et le cadeau à faire à une jeune personne qui aurait faim de partir à l'assaut du vaste monde. Je l'ai moi-même relu avec tellement de plaisir que j'en suis encore complètement transportée, qu'à l'heure tardive à laquelle je vous écris l'article, je partirais bien en rêve quelque part sur une plaine aride, froide et ventée de Patagonie...
L'écrivain américain Paul Théroux, en regardant une carte de l'Amérique, se rend compte qu'une ligne ferroviaire quasi ininterrompue part de chez lui, à Boston, Etats-Unis, et descend jusqu'en Patagonie. C'est ainsi qu'un matin, il prend le métro que prennent tous les gens qui se rendent au travail, dans cette ville hivernale engluée dans la neige, à la seule différence que lui se rend au fin fond du grand sud, à Esquel. Il traverse d'abord les Etats-Unis, puis le Mexique, l'Amérique Centrale, la Colombie, l'Equateur, le Pérou, la Bolivie et enfin l'Argentine. Théroux nous prévient : ce qui l'intéresse dans cette aventure, ce n'est pas de nous faire part de ses impressions une fois arrivé à destination, mais plutôt de nous raconter le voyage, pas à pas, dans ses aspects positifs comme dans ses aspects les plus triviaux. Se retrouver dans une ville sale, trouver un hôtel miteux, peiner à se faire comprendre des autochtones, détester un endroit, reprendre la route, ou plutôt le train, puisque rien ne le retient dans aucun des pays qu'il traverse. Ou si peu. Une conférence sur la littérature ici ou là, un long arrêt à Panama, la rencontre de parents éloignés en Equateur ou la lecture de quelques livres et poèmes au génial Borges à Buenos Aires. A chaque fois, s'il s'attarde un peu, c'est pour mieux repartir ensuite vers son sud. Les paysages sont décrits avec justesse et précision, les villes dépeintes sans concessions. Paul Théroux nous dresse également le portrait des autres voyageurs qui croisent son chemin : babas cool, touristes, routards, locaux, paysans, une panoplie complètes de caractères qui offre un panorama quasiment exhaustif de ce qu'on peut rencontrer en voyage. Lui se place plutôt en observateur. Objectif et tellement visionnaire dans sa capacité à capter l'essence d'un pays à travers ses habitants. Et le plus magique, c'est qu'il ne part pas seul : la traversée des Amériques par voie ferrée étant longue et lente, le train est un endroit propice à la lecture. De la méta-littérature, de la mise en abîme littéraire, si vous préférez. De l'enrichissement culturel sans prix pour une adolescente assoiffée de nouvelles terres à découvrir, qu'elles soient d'argile ou de papier. En résumé, Patagonie Express est l'un des livres qu'il faut lire ou avoir lu lorsqu'on est un voyageur, et le cadeau à faire à une jeune personne qui aurait faim de partir à l'assaut du vaste monde. Je l'ai moi-même relu avec tellement de plaisir que j'en suis encore complètement transportée, qu'à l'heure tardive à laquelle je vous écris l'article, je partirais bien en rêve quelque part sur une plaine aride, froide et ventée de Patagonie...