Elle nous a confié que pour ce film comme pour tout ce qu'elle entreprend tout prend sens à partir d'un geste graphique. Cette fois ce fut un livre d'art dans lequel elle a découvert une toile représentant une femme nimbée dans des voiles. Elle a ainsi découvert le destin extraordinaire de Loïe Fuller, la fille d'un fermier éleveur de bétail dans le grand ouest américain.
Cette histoire vraie, très peu connue, lui a inspiré un film plutôt envoutant qui commence en 1982 alors que Loïe regrette de ne pas savoir danser à une fête de village. Si elle ne maitrise ni les danses de salon ni la chorégraphie classique le contact avec un immense morceau de soie blanche ultra légère va lui donner l'idée d'une sorte de danse en mouvement.
Elle mettra au point une technique très personnelle consistant à faire voler et tournoyer le tissu en le manipulant avec les bras prolongés de très longues baguettes de bambou glissées dans un tuyauté.
La jeune femme débarque à Paris, précisément aux Folies Bergère et parvient à passer une audition avec le directeur de l'Opéra de Paris qui, d'abord dubitatif, se rend à l'avais du public qui est conquis par "la mystérieuse fleur de rêve".
Stéphanie Di Giusto rend admirablement l'atmosphère de ce début du XX°siècle et le bouillonnement artistique., un peu hésitant, encore soumis au diktat de l'académisme. Elle nous offre de magnifiques plans séquence qui sont un vrai hommage à la danseuse. On la voit tournoyer et composer des formes éphémères magnifiées par les couleurs des projecteurs.
Ajoutons que Mélanie Thierry, François Damiens et Gaspard Ulliel sont d'excellents comédiens.