Il y a d’une part Désirée, une bibliothécaire désormais veuve qui risque elle-même de mourir d’ennui si elle ne trouve pas vite quelqu’un pour mettre un peu de piment dans sa vie. Puis, il y a Benny, un agriculteur qui se noie dans le travail pour faire survivre la ferme familiale depuis que sa mère est décédée. Malgré le fossé culturel qui les sépare, les deux vont néanmoins réussir à se rencontrer sur un lieu pour le moins improbable, mais qui explique cependant l’origine du titre de l’ouvrage : un cimetière !
Dès la première rencontre, le lecteur se dit que, vu l’endroit, il peut immédiatement enterrer toute relation amoureuse entre cette intello et ce cul-terreux, mais, poussé par la curiosité du spectacle offert et par l’originalité de cette narration qui alterne le point de vue des deux protagonistes, il continue de tourner les pages afin de découvrir où ce choc entre les deux univers va le mener.
L’idée de départ est donc amusante, avec des chapitres qui sont tour à tour consacrés à Désirée et à Benny, offrant ainsi un récit à deux voix assez drôle, qui renforce l’impression que les deux violons ne parviendront jamais à s’accorder. Malheureusement, je trouve que Katarina Mazetti en fait très vite de trop, nuisant finalement à la crédibilité des personnages et sombrant régulièrement dans un humour forcé, voire désespérant. Au fil des pages, j’ai même fini par me lasser de l’alternance des narrateurs, me demandant où cette farce devenue trop longue allait finalement me mener. Alors certes, j’ai parfois souri, mais je me suis surtout lassé de ces personnages finalement trop caricaturaux, de cet humour trop facile et pas toujours efficace, et même de cette histoire d’amour improbable qui ne sera finalement pas parvenue à m’émouvoir.
Un roman léger, facile, amusant et probablement pas fait pour moi, que j’ai terminé malgré la lassitude, espérant découvrir d’où venait l’engouement envers cet ouvrage, mais je ne l’ai malheureusement pas trouvé et ne m’attaquerai donc pas à la suite…