Depuis plusieurs années, de nombreux économistes et acteurs de la société civile, voire des médias à commencer par BFM, alertent quotidiennement nos élus - toutes obédiences confondues - sur les enjeux de la 3e révolution industrielle du numérique.
Tous les métiers traversent une grosse zone de turbulences et un nombre important de chefs d'entreprises sont avec le numérique comme la poule avec une fourchette. La première raison c'est que le numérique est, par nature, immatériel : moins évident à comprendre qu'une mécanique comme celle du réveil matin de nos grands-parents ou le moteur à 4 temps.
La deuxième raison, au-delà des chefs d'entreprises, concerne les politiques français qui ont trop longtemps considérés le numérique comme un gadget, à l'image de Monsieur Sapin faisant un déni péremptoire le 8 août 2014 " L'iPhone, c'est le machin avec la pomme ? ". Les enjeux du numérique sont surtout sociétaux, sociaux et organisationnels quand ils ne révolutionnent pas un métier comme l'illustre si bien Uber.
Le simple comparatif que je fait sur la présence sociale de trois leaders politiques (image ci-dessus), nous démontre que si nos deux têtes d'affiches françaises - François Hollande et Nicolas Sarkozy - sont présents* sur Facebook et Twitter, ils sont totalement absents de LinkedIn. A croire qu'ils font un déni du monde de l'entreprise !
* on est bien d'accord le bras de " leur présence 2.0 " sont leur service communication respectif. On ne peut pas leur en vouloir, ils ne sont pas comme un consultant laborieux - cerveau d'œuvre - que je suis, seul à la manœuvre de ma petite entreprise 😉
Heureusement, certains leaders d'opinion français sont proactifs dans l'économie réelle en étant, comme Barack Obama, " influencer " (sous leur photos, nombre d'abonnés Linkedin au 20/01/2016) :
Étonnement, Guy Mamou-Mani, Président du Syntec Numérique, est introuvable sur LinkedIn... ceci étant dit, il est souvent sur BFM.
Le Président du MEDEF, Pierre Gataz, est présent sur LinkedIn, mais pas comme influencer... il est simple manant. Et François Asselin, le Président de la CGPME, est aux abonnés absents.
Quant à Monsieur Sapin, je lui recommande la lecture du livre de Laure Belot :
la déconnexion des élites : comment Internet dérange l'ordre établi
Conclusion
Le déni que la majorité de nos élus font du numérique - encore une fois toutes obédiences confondues et au-delà des effets de manche dans leurs discours et via leur service communication - doit alerter les citoyens en voie de rébellion (cf. élections régionales 2015).
Nous sommes responsables des personnes qui sont au pouvoir : c'est nous qui les élisons [1].
L'élément déterminant qui nous fera basculer dans une société moderne sera le fruit de nos votes. A chacun de faire le choix qu'il estime le plus approprié en fonction de ses convictions, mais ne tombons pas dans le piège de remettre sur le trône de la République cette vieille génération d'élus has been, dont un trop grand nombre ont fait la preuve de leur impéritie. Pour le prochain suffrage qui nous sera soumis en mai 2017, faisons de la propension des futurs candidats à s'approprier les usages et enjeux sociétaux du numérique in real life, un critère déterminant !
Quand je parle de vieille génération, entendons nous bien, ce n'est pas une question d'âge mais de savoir être. A ce sujet, je vous invite à lire l'article de Frédéric Mazzella :L'inéluctable ascension de l'économie du partage (pulse Linkedin du 6 janvier 2016).
A toutes fins utiles, pour les élus qui lisent cet article : prenez le temps de voir cette intervention d'Emmanuelle Duez [2]
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[2] Cofondatrice-Présidente de WoMen'Up et fondatrice de The Boson Project
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