[Critique] Blood Father

Par Wolvy128 @Wolvy128

Retour aujourd’hui sur Blood Father, un thriller d’action de Jean-François Richet qui marque le grand retour de Mel Gibson devant la caméra. Il interprète John Link, un ex-motard, ex-alcoolique, ex-taulard qui a laissé tomber ses mauvaises habitudes et qui vit reclus dans sa caravane, loin de toute tentation. Jusqu’au jour où sa fille Lydia (Erin Moriarty) débarque chez lui après des années d’absence, poursuivie par des narcotrafiquants suite à un braquage qui a mal tourné. Lorsque les membres du cartel viennent frapper à la porte de John, ils sont loin de se douter à qui ils ont affaire…

Si le retour de Mel Gibson sur le devant de la scène fait indéniablement plaisir, et que sa prestation est de surcroît plutôt de bonne qualité, le film dans sa globalité fait quand même peine à voir. Sans lui, le long-métrage aurait d’ailleurs tout du DTV classique : clichés et incohérences à la pelle, scènes d’action mollassonnes, dialogues creux, personnages transparents… Excepté quelques fulgurances, Blood Father n’offre en fin de compte aucun véritable motif de satisfaction et se subit en définitive plus qu’il ne s’apprécie. Même les scènes d’action, qui auraient pu à elles seules justifier le coup d’œil, ne sont pas assez nombreuses et transcendantes que pour compenser les tunnels de banalités qui les séparent. Plaisant par moments, mais jamais passionnant, le film n’affiche malheureusement pas suffisamment de matière sur le fond que pour convaincre. Bien sûr, l’intérêt d’une série B ne réside pas souvent dans son scénario mais quand on peine à le trouver ailleurs, l’expérience finale est rarement satisfaisante.

Finalement, l’intérêt principal du film – le seul diront certains – se situe certainement au niveau du casting. Si la carrière de Mel Gibson a connu un sérieux passage à vide durant quelques années, force est effectivement de constater que l’acteur américain n’a rien perdu de son talent. Extrêmement charismatique, le comédien incarne avec conviction ce rôle de père protecteur qu’il connaît bien (La Rançon, Hors de Contrôle). Sans forcément bénéficier d’un personnage fouillé, il parvient sans difficulté à retranscrire tout l’amour qu’il porte à sa fille, un élément déterminant dans l’optique de pouvoir accrocher un minimum au récit. A ses côtés, la jeune et relativement inexpérimentée Erin Moriarty livre une prestation, certes plus discrète que son partenaire, mais cependant tout à fait honnête. Pas aidée par l’écriture caricaturale de son personnage, elle se révèle néanmoins assez hypnotique. Enfin, signalons aussi pour terminer la très belle photographie qui offre son lot de jolis plans durant près de 90 minutes.

En définitive, Blood Father s’avère donc être un thriller d’action d’une grande pauvreté. Malgré un Mel Gibson toujours aussi charismatique et une jolie photographie, le film ne dépasse jamais le stade de divertissement bas de gamme. Dommage !