» Le meilleur exercice est celui que vous allez faire » et » Faites tout ce que vous aimez dans un premier temps et ensuite vous adapterez votre pratique « , voilà 2 conseils simples apportés par ce groupe d’experts américains, des US National Institutes of Health, qui présentent leurs conclusions à la Conférence » Capitol Hill briefing on physical activity and brain health « .
Leur champ d’expertise ? » Comment l’exercice contribue à garder le cerveau en bonne santé « . Des rappels utiles des données de la science mais aussi des repères importants sur les bénéfices cognitifs de l’exercice au cours du vieillissement.
Les chercheurs de la Northeastern University, du Global Council on Brain Health, de l’Université of Southern California et des US National Institutes of Health (NIH) rappellent que plusieurs études réalisées au cours de ces dernières années ont démontré les effets positifs de l’exercice sur le cerveau, sur la mémoire, sur la performance cognitive, contre la progression de la maladie d’Alzheimer ou contre la psychose. Des scientifiques ont également contribué à mieux comprendre le mécanisme biologique précis avec l’exercice, qui aboutit à ces bénéfices, avec l’identification d’une augmentation des niveaux de la protéine BDNF ((Brain-Derived Neurotrophic Factor) qui favorise la croissance des cellules nerveuses et l’amélioration de la mémoire. Une étude menée chez des adultes âgés de plus de 65 ans constate qu’un programme d’un an d’exercice aérobique à raison d’1 heure par jour, 3 jours par semaine entraine ainsi une croissance de l’hippocampe, une zone clé de la mémoire. Enfin, l’exercice favorise le débit sanguin cérébral des adultes, le développement des connections et la neurogenèse.
Les chercheurs se sont penchés ici sur les effets de l’exercice sur la structure du cerveau et montrent que si en vieillissant, normalement, la connectivité fonctionnelle entre les différents réseaux du cerveau a tendance à diminuer, les personnes âgées qui ont suivi un programme de marche sur 1 an, présentent la même connectivité fonctionnelle que des adultes plus jeunes d’une vingtaine ou une trentaine d’année. Des augmentations de connectivité liées à une augmentation de la cognition, notent les chercheurs.
Sur la prescription de l’exercice par les médecins, les auteurs précisent que » la priorité n’est pas la dose d’activité physique à prescrire « , mais plutôt convaincre les patients à adhérer à un programme et à pratiquer régulièrement. Ils soulignent l’importance de programmes menés par des professionnels ou coachs et du partage d’expériences avec d’autres participants pour atteindre un objectif commun. Enfin, les auteurs soulignent qu’il y a encore beaucoup à apprendre sur l’activité physique et la santé du cerveau : » nous ne savons pas précisément combien d’exercice, avec quelle fréquence et quelle intensité est nécessaire pour la santé du cerveau (…) nous ne comprenons toujours pas certains des mécanismes biologiques de base par lesquels l’exercice affecte le cerveau «
Des lacunes à combler : afin de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents aux bénéfices de l’exercice sur le cerveau, les NIH ont intensifié des subventions dans le domaine de l’activité physique et neurosciences (26 millions $ en 2016). Sur une enveloppe totale de 82,8 millions de $ sur ce domaine de recherche, 25% seront consacrés à la recherche préclinique sur les mécanismes moléculaires dans le cerveau induits par l’exercice.
De nouvelles lignes directrices américaines sur l’activité physique devraient également voir le jour en 2018. Pour rappel, les lignes directrices de 2008 appellent à 150 minutes d’exercice par semaine pour les adultes, et une heure d’activité physique par jour pour les enfants âgés de 6 à 17 ans.
Source: AAAS 13 September 2016 Exercise Helps Keep the Brain Healthy – Why, How Needs More Study
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