Il y a encore parmi nous beaucoup trop d'anti-américains et je ne les ferai pas changer d'avis. Je ne sais pas si Barrack Obama va gagner les élections en novembre prochain. J'aime croire aux rêves. Faut dire que nos amis de La Fayette font des merveilles pour nous empêcher depuis bientôt 10 ans. Merde, j'ai pas attendu le 9/11 pour me sentir américain. Les derniers amis rencontrés m'ont fait part de leur peur: "Barrack parle bien, il est jeune, il est noir mais on s'en fout, mais surtout il n'est pas capable de nous défendre, le monde entier nous en veut."
N'empêche que mes amis américains nous offrent une belle leçon de diversité.
Nous avions le choix entre un non-énarque et une femme. De deux maux, les Français ont choisi le moindre. Aux USA, entre une femme et un noir, c'est l'homme qui a été choisi. Ai-je besoin de vous dire que je préfère cette incarnation de la diversité plutôt que la nôtre ? Qu'avons-nous fait du sujet ? Après avoir tenté la vaine intégration républicaine, nous faisons aujourd'hui une Haute Autorité (qui enregistre, révèle et amplifie ce que nous savions déjà), des lois, des Chartes qui ne servent à rien, voire qui sont franchement ridicules, et autres commissions et groupes de travail pour réfléchir à un sujet d'une vacuité rare devant la pregnance d'une réalité bien plus sonnante et trébuchante. Entendons-nous bien : en matière de diversité, il ne s'agit pas d'accueillir l'immigré les bras ouverts et les yeux humides mais de continuer à faire ce qui a été fait depuis le début du XXième (et sans doute avant) pour faire tourner les usines, sortir le charbon, servir de chair à canon et aujourd'hui réaliser les fiches techniques des plats à la mode dans les cantines d'élus de droite et de gauche caviardée, oui oui jusque sur l'Ile de la Jatte. Il ne s'agit pas non plus de recruter des seniors parce que c'est mode. Ou des handicapés parce que ne pas le faire devient coûteux. Il s'agit de capter, séduire, intégrer et développer des compétences en l'absence desquelles les entreprises (...et les services publics !) ne tournent plus. Vous connaissez un transporteur, un restaurateur, un hôtelier, un directeur d'hôpital qui vit encore dans le luxe du "je recrute qui je veux quand je veux" ? On s'éloigne de Barrack ? Ah bon vous trouvez, moi non.
Vignette :Iron workers construct the Chrysler Building, New York City, 1929. (Charles Rivers Collection, Robert F. Wagner Archives)