C'est d'abord Roni Alter, qui a quitté Tel-Aviv depuis quelques années pour s'installer à Paris, qui monte sur la scène du Silencio. Une ambiance feutrée, presque cabaret, avec le lourd rideau rouge, les miroirs aux murs et les banquettes confortables, qui colle parfaitement au folk émotif de la jeune chanteuse. Née d'une famille de musiciens et d'artistes, Roni Alter évolue avec naturel sur la petite scène. Derrière sa guitare, accompagnée parfois de samples et d'une boîte à rythmes, elle fascine par sa voix, douce et chaude, puissante et généreuse. Elle joue d'abord seule, quelques titres de son premier EP, sorti en avril dernier, puis Flora vient l'accompagner au clavier et à la voix. Leurs deux tessitures se mélangent avec une élégance et une évidence déconcertantes. C'est en effet flagrant sur " Once Again " et sur la reprise délicate de " I Follow River ".
Après ces quelques titres, Roni Alter laisse la scène à Flora. De premier abord délicate et fragile, la voix de Flora s'épanouit autant dans les aigus lyriques que dans le débit badass, entre chant aérien et rap électrisé. Flora invite, à son tour, Roni Alter à venir la rejoindre pour quelques chansons en duo, avant de finir le set seule. Poétiques et acharnés, les titres de la jeune chanteuse traduisent aussi une volonté d'expérimentation, tant dans les mots, que dans les mélodies et l'accompagnement musical. Elle joue des titres de ses deux EP, Everything is Here (2014) et Happy Today (2010). On reste scotchés devant son interprétation de " Plastic Bag ".
► Roni Alter EP disponible, sortie avril 2016