Par Thomas Haeflin - 13/09/2016 | 1:48
Après avoir défrayé la chronique en Afrique du Sud, l'affaire de l'utilisation par le président Jacob Zuma de fonds publics pour effectuer des travaux d'aménagement de sa résidence privée, est peut-être en train de connaître un dénouement, la présidence sud- africaine ayant annoncé le remboursement par le président de 480 000 euros.
Jacob Zuma a rendu à l'Etat environ 480 000 euros (528 000 dollars) de fonds publics ayant servi à effectuer des travaux d'aménagement de sa résidence privée, a annoncé la présidence lundi. Cette affaire avait provoqué un véritable tollé dans le pays.
" Le président Zuma a versé la somme de 7 814 155 rands (528 000 dollars) à la Banque centrale sud-africaine comme l'avait ordonné la Cour constitutionnelle dans l'affaire de sa résidence privée de Nkandla ", a précisé la présidence dans un communiqué.
La Cour constitutionnelle, qui est la plus haute instance judiciaire en Afrique du Sud, avait conclu, en mars dernier, que le dirigeant sud-africain avait enfreint la Constitution en refusant de rendre l'argent public dépensé pour une partie des travaux réalisés à son domicile situé dans la province du KwaZulu-Natal.
Selon la Cour, certains des aménagements, dont la construction d'une piscine et d'un poulailler, n'étaient pas liés à la sécurité du président, contrairement à ce que ce dernier affirmait.
La présidence a indiqué qu'un prêt immobilier a servi à financer la somme remboursée. Le ministère sud-africain des Finances a, pour sa part, confirmé le paiement.
Pour l'opposition, l'affaire " Nkandla " symbolise la corruption généralisée qu'elle reproche au président Zuma et au parti au pouvoir, l'ANC. Cette affaire a commencé par la parution, en 2014, d'un rapport de la médiatrice Thuli Madonsela.
Celle-ci jugeait que le chef d'Etat avait " indûment bénéficié " d'une partie des travaux de réfection de sa résidence privée. La facture totale de cette rénovation atteignait 216 millions de rands, soit environ 20 millions d'euros (22 millions de dollars) à l'époque.