Il semble que Louis II accueillit plutôt froidement sa nouvelle cousine, craignant peut-être qu´elle ne l´éloigne de Louis-Ferdinand, son cousin préféré, avec lequel il resta en relation jusqu´à la fin de sa vie et auquel il adressa la dernière lettre qu´on lui connût. Mais leurs relations se dégelèrent bientôt suite à un incident que la Princesse relate avec une fine ironie dans ses mémoires rédigées en 1917 (Aus meinem Leben) et que l´on retrouve évoqué dans le livre publié par son fils le Prince Adalbert de Bavière en 1935 sous le titre Cuatro revoluciones e intermedios: setenta años de mi vida, traduit en anglais sous le titre Through four revolutions.
La première fois qu´elle fut invitée par le roi Louis II, elle ne lui fit pas une révérence assez profonde et le Roi le lui fit remarquer. Elle lui répondit ingénument en français: "Je demande pardon à votre Majesté. La vérité est que je n´ai pas côtoyé de nombreux Rois, si ce n´est ma mère la Reine Isabelle et mon frère, le Roi d´Espagne". Cette fine répartie brisa la glace et à partir de ce moment ils se trouvèrent des passions communes, la musique et l´amour de la poésie, les arts en général et le Roi Louis II lui montra ses plans pour de nouveaux palais et l´entretint de sa passion pour Wagner.
Le Prince et la Princesse
Ludwig Ferdinand von Bayern
Le Roi vint un soir du début du mois de juin 1886 au château de Nymphenburg rendre visite au Prince et à la Princesse Ludwig Ferdinand. Il voulait les féliciter de la naissance de leur fils Adalbert né le 3 juin. Le Prince et la Princesse étant sortis, il voulut voir le nouveau né et informa le lendemain par lettre ses parents de sa visite tout en les complimentant sur leur fils,
La Princesse fut profondément peinée de la destitution et de l´emprisonnement du Roi Louis II. Elle put prendre connaissance de la dernière lettre qu´adressa le 10 juin 1886 le Roi Louis II à son époux et affirme qu´à la lire, il est évident que le Roi n´est pas atteint de folie.
Totalement choquée par la mort du Roi, elle ne put assister aux funérailles du Roi, son état de jeune accouchée ne lui permettant pas d´assumer les lourdes obligations protocolaires de funérailles royales.