À La Popartiserie, galerie de street art strasbourgeoise (oui, Rocknfool délocalise un peu, certains folkeux ne passent pas à Paris...), le mec sirote une bière tranquillement installé, casquette vissée sur la tête. On ne voudrait pas verser dans le cliché, mais force est de constater qu'il symbolise très bien l'esprit canadien : simplicité, accessibilité, et humour, comme on le découvrira entre ses chansons. Et ses chansons, justement, ont, elles aussi, une pureté toute canadienne.
La pureté de l'americana, de la country et surtout du folk nord américain se retrouve un peu partout dans le concert. Des noms se bousculent dans nos têtes. Des sons de guitare à la Damien Rice, des passages vocaux aux accents de Bob Dylan, de la douceur comme Elliott Smith... Et puis du Neil Young et du Vic Chesnutt, aussi. Autant de références terriblement variées qui nous parlent, mais qui traduisent également les nombreuses variations musicales et vocales du concert.
To be is to believe that you are - Oldseed
Alors quand Craig Bjerring nous parle de sa chanson écrite à Istanbul, il y a 10-12 ans, on se demande un peu ce qu'on a fait pour passer à côté pendant tout ce temps-là. Avons-nous été distraits ? Ou a-t-il été lui-même trop occupé dans le bar qu'il tient avec ses amis ? Nul ne sait. Il nous présente aussi des morceaux de son dernier album Kost, comme la très jolie " ese blue ", ou d'autres chansons inspirées de son quotidien. Quand il nous explique qu'il tire son inspiration dans son expérience de bar tender, dans Donjons & Dragons ou même dans ses réflexions philosophiques sur la perte de ses clés, on retrouve cette accessibilité sans faille du mec normal.
Mais derrière cet air de ne pas y toucher, nous, on s'étonne et on s'émeut quand même de ce que pareille inspiration peut faire naître. Et on sortira du concert avec des paroles solidement ancrées dans notre tête : We're all gonna die, so lay down your arms and scream to the sky.
► En concert dans toute la France, septembre 2016