Avec 1,8 millions de femmes touchées dans le monde, le cancer du sein est le premier cancer chez les femmes occidentales depuis un demi-siècle. Pour le professeur André Cicolella, auteur d'un nouvel ouvrage sur le sujet, sa recrudescence serait liée à des facteurs environnementaux négligés par les autorités. Mais les avis de spécialistes, recueillis notamment par "L'Obs", divergent sur le sujet.
Vendredi 09 Septembre 2016 - 11:54
Selon le professeur André Cicolella, la recrudescence du cancer du sein serait liée à des phénomènes environnementaux.
Un nouvel ouvrage à paraître sur le cancer du sein suscite actuellement nombre de réactions. Selon son auteur, le professeur André Cicolella, la recrudescence du cancer du sein serait liée à des facteurs environnementaux comme la pollution.
D'après ses informations, les substances chimiques, que l'on trouve aujourd'hui n'importe où, y contribueraient largement. Face à cette thèse, les journalistes de L'Obs, en partenariat avec Franceinfo, ont mené leur enquête auprès de spécialistes.
Dans un premier temps, ils ont tenté de rentrer en contact avec l'Institut national du Cancer (INCA). Interrogé sur la question, l'organisme a reconnu la nocivité de quelques substances dénoncées dans l'ouvrage (comme la pilule, les traitements hormonaux de la ménopause et le Distilbène) mais a balayé d'un revers de la main les affirmations d'André Cicolella."La pollution n’est pas, selon les études existantes, un facteur de risque d’une survenue de cancer du sein", a-t-il expliqué jugeant le terme +épidémie+"excessif".
Même son de cloche pour Jean-Yves Blay, professeur de cancérologie et directeur du Centre Léon-Bérard de Lyon, également interrogé par L'Obs. "Je comprends qu’on cherche à attirer l’attention sur les facteurs environnementaux du cancer du sein, mais le mot +épidémie+ me paraît excessif", a-t-il expliqué. Et d'ajouter: "Que les pollutions chimiques y contribuent, et qu’il soit indispensable d’approfondir les recherches pour mesurer cette incidence, cela ne fait pas de doute. Mais dire que l’augmentation des cancers du sein au cours de ces dernières décennies est due principalement à ces facteurs environnementaux, je ne peux pas y souscrire. Leur poids n’est pas démontré".
Toutefois, les avis divergent sur le sujet. Suzette Delaloge, oncologue et chef du comité de pathologie mammaire à Gustave-Roussy, n'a pas le même point de vue. "Ce qu’écrit André Cicolella est juste. Il n’est pas alarmiste. L’explosion des cancers est un dommage collatéral du mode de vie occidental". Un avis partagé par Françoise Clavel-Chapelon, chercheuse en épidémiologie à l’Inserm. "J’ai trouvé très bien ce qu’il dit sur l’effet des substances chimiques. André Cicolella est un lanceur d’alerte. Etre exposé très jeune aux perturbateurs endocriniens et à la pollution peut favoriser l’apparition d’un cancer du sein. Peu d’études, malheureusement, ont été conduites sur le sujet".
Auteur : La rédaction de FranceSoir.fr
COMMENTAIRES
QUELLE DÉCOUVERTE !!!
Permalien Jovane replied on sam, 09/10/2016 - 07:41
Sauf que cela fait déjà 40 ans que cela se sait et c'est scientifiquement démontré (par M.Beljanski). Les agents toxiques ont un effet déstabilisant cumulatif et progressif sur la structure de l'ADN, ce qui dérégule les cellules et induit des cancers. Le problème c'est que du coup il faudrait fermer toutes les industries toxiques et ça, cela va être compliqué.
N.D.L.R
Tout est dans le commentaire de Permalien ! Nul besoin d'être un grand scientifique pour constater que le nombre de cancers est statistiquement plus élevé dans les endroits les plus pollués !
Tous ces services officiels de santé sont aussi crédibles que les climato-sceptiques.
En matière de santé, comme en matière de climat, 90% des scientifiques sont d'accord sur le diagnostic, mais on n'entend que les 10% qui restent ! Parmi lesquels, 90% sont rémunérés, directement ou indirectement, par les industries responsables de la pollution.
Comme le dit Permalien :
"Le problème c'est que du coup il faudrait fermer toutes les industries toxiques et ça, cela va être compliqué."
De fait, c'est l'ensemble de notre mode de vie depuis 40 ans qu'il faudrait remettre en cause. Pour changer cela il faudrait, outre la volonté des responsables à arrêter le massacre, que vous et moi acceptions également de changer notre mode de vie. Vous touchez là du doigt l’ampleur du problème.