En raison de ce choix de cibler les employeurs (justifié par les spécificités du marché français, alors que nos voisins d'outre-Rhin peuvent l'adopter à titre individuel), la mise en place du dispositif repose sur un double volontariat. Ainsi, en amont, elle sera effective uniquement pour les entreprises qui le souhaitent. Une fois initialisé, le programme est ensuite mis à la disposition de tous les salariés de ces dernières, qui peuvent décider librement (et, espérons, à l'insu de leur hiérarchie) de participer ou non.
Celui ou celle qui relèvera le défi commencera par remplir un questionnaire de santé, l'interrogeant sur sa situation et ses habitudes de vie (pratique du sport, alimentation…). Sur la base de ses réponses, le service lui restituera un « âge Generali Vitality » évaluant son niveau de forme. L'utilisateur se verra alors suggérer un objectif d'amélioration de son bien-être, matérialisé par un âge cible et un ensemble d'indicateurs à contrôler (indice de masse corporelle, tension, glycémie, cholestérol, activité physique…).
S'il décide de s'engager plus avant, le programme établit un parcours ludique personnalisé devant lui permettre atteindre l'objectif proposé. Chaque activité réalisée (généralement contrôlée, par l'intermédiaire d'un objet connecté, par la transmission d'un certificat médical, d'un bulletin d'inscription dans une salle de sport…) donne lieu à l'attribution de points. Ceux-ci permettent, à leur tour, de gravir l'échelle des statuts et, ce faisant, de bénéficier de récompenses (des réductions sur divers produits).
Comme avec toutes les initiatives du même genre, surtout en France, se pose la question cruciale de la protection de la vie privée. De son côté, l'assureur multiplie les déclarations et les engagements fermes de ne pas accéder, ni de laisser les employeurs accéder, en aucune manière, aux données collectées, son ambition et son intérêt convergeant sur l'amélioration de la santé de ses clients et la réduction des coûts des soins. Encore faudra-t-il convaincre le grand public de la bonne foi de l'entreprise…
Sur le plan opérationnel, Generali a capitalisé sur un partenariat avec Discovery, un jeune acteur sud-africain de la protection santé dont la filiale spécialisée dans l'accompagnement du bien-être, Vitality, signe ici sa première implémentation en Europe, dans la foulée de précédents succès remportés dans d'autres régions du monde (dont les États-Unis avec John Hancock). La tendance aux collaborations semble d'ailleurs prendre du poids dans le groupe italien, qui vient de signer un accord avec l'américain Progressive autour de la télématique et ses applications sur l'assurance automobile à l'usage.
Le programme Vitality se prête bien à une telle approche : outre l'accélération de la mise en œuvre que rend possible le recours à un tiers ayant déjà fait ses preuves (bien que le partenariat entre Generali et Discovery ait tout de même mis 2 ans à se concrétiser…), il permet de tester le marché européen – potentiellement difficile, notamment au regard de la gestion des données personnelles – sans requérir d'investissements lourds.