Les données d’études montrent que les capacités d’adaptation au risque déclinent régulièrement avec l’âge, conduisant à la dépendance. En cause des facteurs intrinsèques (médicaments ou maladies altérant les fonctions sensitives, cognitives ou motrices) ou extrinsèques (comportementaux ou environnementaux) qui peuvent favoriser la chute. Deux types de situations ont été documentés :
· la personne âgée fragile a une réduction de ses capacités d’adaptation qui ne lui permet plus de faire face à des perturbations externes mineures. Toute chute, outre sa gravité immédiate, lui fait courir un risque majeur de perte d’autonomie,
· la personne âgée dépendante vivant en institution a déjà un risque de chute particulièrement élevé, aux conséquences graves.
Ces chutes, avant tout des marqueurs de mauvais état de santé, ont des conséquences souvent sévères chez la personne âgée. Ainsi on estime à 9.000 le nombre de décès de personnes âgées de plus de 65 ans associés à une chute, chaque année en France. Et, indépendamment du risque de fracture, d’immobilisation et d’institutionnalisation, l’impact psychologique de la chute peut être majeur.
Les chercheurs ont examiné les données des registres du Centre de traumatologie de l’Hôpital de la Jamaïque à New York et étudié les dossiers de 712 patients, âgés de 55 ans ou plus, victimes de chutes, à l’intérieur ou à l’extérieur et admis en urgence à l’hôpital. Les chercheurs constatent des caractéristiques démographiques, d’autres conditions de santé, de type et de gravité des blessures, spécifiques au lieu de la chute :
· les patients victimes de chutes à l’extérieur sont plus susceptibles d’être plus jeunes, de sexe masculin, et moins susceptibles d’autres problèmes de santé ou maladies chroniques comme le diabète, la démence, et l’insuffisance cardiaque vs ceux qui sont tombés à l’intérieur.
· Ils sont en revanche plus susceptibles de présenter des blessures plus sévères dont des traumatismes crâniens et des plaies ouvertes, qui vont nécessiter une hospitalisation plus longue,
· Les patients victimes de chutes à domicile sont plus susceptibles d’être transférés en centre de réadaptation. Ils sont plus fréquemment victimes de fractures et de lésions musculaires.
· Le patient âgé victime de chutes à domicile est plutôt une femme, atteinte de démence et qui souffrira de fractures.
Mieux adapter les systèmes de santé : Bref, quelques données » un peu éparses » mais qui peuvent permettre de mieux appréhender l’adaptation des systèmes de santé aux besoins des patients âgés en perte d’autonomie. Les chercheurs suggèrent également le développement d’initiatives ciblées sur les personnes âgées ainsi caratérisées comme à risque élevé de chutes, afin de mieux prévenir ce risque et préserver au mieux leur autonomie.
Source: Geriatrics and Gerontology International 3 MAY 2016 DOI: 10.1111/ggi.12800 Indoor and outdoor falls among older adult trauma patients: A comparison of patient characteristics, associated factors and outcomes