En 10 années, ce Néerlandais discret à fait du dressing Lanvin une des collections les plus originales et abouties…
Lucas Ossendrijver n’a pas changé malgré le succès : toujours aussi affable, souriant, réservé. En revanche, l’univers masculin de Lanvin dont il modernise le propos depuis une décennie est très éloigné de l’esprit conservateur qui s’en dégageait à son arrivée en 2006.
Commençant par caler ses pas sur ceux d’Alber Elbaz, qui désirait le pret-à-porter féminin et assurait la direction artistique de l’ensemble de la maison du faubourg saint-Honoré depuis 2001, ce Néerlandais est parvenu à prendre ses distances. A affirmer un style de plus en plus personnel sans jamais faire d’ombre ni froisser celui qui l’avait pris sous son aile, en qualité de désigner expert de la mode masculine qui lui même n’avait jamais touchée. À chaque finale des défilés de Lucas Ossendrijver, son aîné avait même pris le pli d’apparaître en retrait.
Mais en octobre dernier, M. Elbaz est limogé du jour au lendemain par la direction. Son complice semble très touché par ce départ…
La dernière collection (actuellement en boutiques) marque ses 10 années au service de Lanvin, et aussi, le début d’un deuxième chapitre avec les coudées franches. Elle fut d’ailleurs particulièrement applaudie, non parce qu’il s’agissait d’un anniversaire ou d’une soudaine révélation, mais parce qu’elle reflétait une forme d’aboutissement dans un continuum stylistique, la plus parfaite synthèse de 10 ans à Twister les formes et faire bouger les lignes du dressing masculin.
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