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Bien que les trois chercheurs se soient uniquement penchés sur les vins californiens, ils pensent que leurs conclusions peuvent s’appliquer à l’échelle nationale, puisque la Californie représente 90 % de la production viticole américaine. Selon eux, une étude portant sur les vins français présente des conclusions préliminaires similaires. Selon leur étude, le vin bio sans conservateurs, autrefois connu pour s’altérer rapidement, pourrait en partie expliquer la réticence des consommateurs à payer plus pour ce genre de vin. Et ce, alors même que les viticulteurs et les experts louent la qualité des vins issus de cépages bio et/ou biodynamiques. Toutefois, la perception erronée des vins labellisés est une bonne nouvelle pour les consommateurs, qui bénéficient ainsi de vins de meilleure qualité à un prix plus abordable. Olivier Gergaud et ses collègues espèrent que cette étude incitera les vignerons à arborer plus fièrement leur label bio et encouragera un plus grand nombre de vignerons à convertir leur exploitation à l'agriculture biologique. Selon ces derniers, les vins "bio" représentaient un dérisoire 1 % des vins étudiés en Californie. Dans les deux-tiers des cas, les vignobles californiens détenteurs d’un écolabel ne le font pas figurer sur les bouteilles car les consommateurs estiment généralement ces produits inférieurs aux autres en qualité. En 2014, Magali Delmas avait démontré que les consommateurs refusaient de payer plus pour des vins écoresponsables (d’où un prix plus faible).
« Les viticulteurs disent que le bio améliore leur vin », déclare Magali Delmas. « Cela donne un goût pur, davantage respectueux du terroir, car en remplaçant les pesticides par de la main-d’œuvre, en soignant manuellement les vignes et en améliorant la composition de la terre, vous retrouvez la biodiversité nécessaire en agriculture, c’est-à-dire les microbes, les insectes, les abeilles et les vers. » A noter enfin que dans le cadre d'une étude précédente publiée dans la revue Family Business Review, Olivier Gergaud et Magali Delmas ont montré que les vignerons désiraient adopter des pratiques écologiques non seulement dans le but d'améliorer la qualité de leurs vins mais aussi pour une autre raison toute aussi noble : léguer un environnement plus propre aux générations futures.