Irak, Syrie, Yemen, Afghanistan, Somalie, RDC, etc : le CICR a besoin d’une rallonge de 100 millions d’euros

Publié le 08 septembre 2016 par Frédéric Joli

Dominik Stillhart, Directeur des opérations du CICR : « « Beaucoup de conflits récents s’enlisent de manière inquiétante tandis que des conflits plus anciens ne trouvent pas de solution. Les conséquences sont dévastatrices. » © ElHage/2015/Irak/CICR

Le directeur des opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Dominik Stillhart, demande pour la fin de l’année 2016 une rallonge budgétaire de plusieurs millions de dollars pour faire face aux besoins humanitaires générés par les conflits qui déchirent la planète. « Beaucoup de conflits récents tendent à s’enliser de manière inquiétante, a-t-il déclaré, et des conflits plus anciens ne trouvent pas de solution, ce qui a des conséquences dévastatrices. »

À l’heure actuelle, le CICR consacre près de 70 % de son budget assistance – soit 970 millions d’euros (environ 1,1 milliard de dollars) – aux populations asphyxiées par des conflits prolongés, dont la complexité accentue le caractère insoluble et la durée.

« Les pays en proie à ce type de conflit sont constamment au bord du point de rupture, année après année, ce qui finit par réduire à néant les services essentiels à la survie de la population », a déclaré M. Stillhart lors du lancement de l’appel aux dons d’un montant total de 102 millions d’euros (115 millions de dollars), destiné à couvrir les besoins non satisfaits pour l’année 2016.

Sur les dix opérations pour lesquelles l’institution manque le plus cruellement de fonds, sept concernent des contextes en proie à des crises depuis plusieurs dizaines d’années, à savoir Israël et les territoires occupés, l’Irak, l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Colombie et la Somalie.

« La situation est particulièrement dramatique dans les villes, où les infrastructures vitales – systèmes d’approvisionnement en eau et en électricité, écoles, hôpitaux – ont été détruites ou gravement endommagées par des années de guerre », a-t-il expliqué.

« Les conditions se dégradent parfois rapidement, comme à Fallouja, ou de manière plus progressive, comme à Mogadiscio, où les services essentiels cessent peu à peu de fonctionner sous l’effet combiné des destructions et de l’absence d’entretien. Dans un cas comme dans l’autre, notre tâche reste la même : nous œuvrons au rétablissement de ces services, ce qui peut prendre plusieurs décennies, afin d’éviter que les populations deviennent plus vulnérables et s’enfoncent dans la pauvreté », a déclaré M. Stillhart.

Ce dernier a également insisté sur la nécessité de mettre en place des programmes de financement sur plusieurs années et de permettre une répartition plus souple des fonds collectés, sans les attribuer à l’avance à un pays particulier, de sorte que le CICR puisse mener de front opérations d’urgence et interventions sur le long terme.

L’appel aux dons coïncide avec la publication par le CICR d’un nouveau rapport sur les conflits prolongés, qui donne un aperçu de l’action humanitaire menée par l’institution en réponse à certains des conflits les plus longs et dévastateurs de notre temps à travers des exemples tirés de sa longue expérience.

Le rapport du CICR sur les conflits prolongés est disponible à l’adresse suivante: https://www.icrc.org/en/document/protracted-conflict-and-humanitarian-action (en anglais uniquement).