Un jour, je suis allé assister à une réunion publique qui avait pour thème le « vivre-ensemble », et le débat, animé par Esther Benbassa a porté sur les cimetières. La revendication, c’était qu’à l’instar du « carré juif », il puisse être mis en place un « carré musulman », afin de ne pas être enterré à côté de gens d’autres religions. Au bout d’un moment, je me suis aperçu du surréalisme de ce débat. Du vivre-ensemble, on était passé au « comment vivre séparés dans la mort », une manière de dire que non seulement personne ne voulait vivre-ensemble, mais que, même dans la mort, on ne se supportait pas.