Retrouve-t-on dans les magasins les modèles pour homme aperçus lors des défilés de l’hiver?
Ohmyhomme a fait un repérage incognito sur le terrain, dans la capitale…
Janvier 2016 : Alors que les collections de l’automne-hiver 2016/2017 sont dévoilées sur les podiums de Londres, Milan, Paris et New York, le débat fait rage dans la profession sur le bien-fondé de ces représentations 6 mois avant l’arrivée en boutiques. Les défilés jouissant d’importantes retombées médiatiques sur internet, ne serait-il pas judicieux de revoir le système sur le principe du « see now, buy now » afin de tirer d’avantage profit de l’intérêt du public sur le moment?
Septembre 2016 : Le débat est loin d’être tranché entre les progressistes, souvent anglo-saxons, qui ont une approche de la mode très « marketée », et les partisans de l’ancien calendrier revendiquant une nécessité de temps pour concevoir et fabriquer des modèles originaux. Des mois précieux durant lesquels acheteurs professionnels des griffes et des magasins multiparités en profitent pour « digérer » les tendances fortes de la saison, passer commande et préparer l’assortiment de leurs rayons en retenant – ou pas – l’écume des propositions des stylistes. Résultat : Les pièces qui paraissent dans la presse ne sont pas toujours commercialisées.
Des collections résumées à un portant :
Cette idée du « see now, buy now » à été précisément lancée par Christopher Bailey chez Burberry. Dans le vaisseau amiral de la marque, à deux pas de l’Elysée, les sweat-shirts zippés et pantalons à bandes contrastée façon survêtement vintage, qui accompagnaient les plus traditionnels tranches, cabans et manteaux militaires à chaque passage sur le podium, se comptent sur les doigts d’une main! Pour trouver ces modèles (omniprésents dans la campagne publicitaire actuelle) il faut se rendre sur les stands des grands magasins sur le boulevard Haussmann, à Paris.
Autres déceptions au regard de défilés particulièrement applaudis : la sublime dernière collection de Stefano Pilati pour Ermenegildo Zegna excessivement édulcorée dans le magasin phare de la firme italienne, rue du faubourg saint-Honoré. Egalement, l’offre de Berluti, qui ne reflète pas les ultimes inspirations d’Alessandro Sartori pour le bottier parisien; la sélection des boutiques Prada, très éloignée du show avec sa multitude de manteaux et paletots à col bateau amovible. Mais le plus surprenant est chez Louis Vuitton, au sein du vaste espace homme de la boutique de l’avenue Montaigne qui s’étend sur tout un étage. La présentation de Kim Jones est bel et bien diffusé en contenu sur écran géant, mais le vestiaire inspiré par Paris et par l’histoire du malletier se limite à moins de 10 modèles.
Si les décalages entre le podium et les portants sont de plus en plus flagrants dans certaines maisons, Dries Van Noten a toujours veillé à commercialiser l’intégralité de ce qu’il montre en défilé…
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