En comparaison des soins standards, la radiothérapie n’apporte aucun avantage en termes de temps de survie et de qualité de vie aux patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules qui s’est propagé ensuite au cerveau, conclut cette étude britannique. Avec ou sans radiothérapie, et chez ces patients, le pronostic reste en effet très sévère, avec un faible taux de survie et une durée de survie de 9 semaines, en moyenne. Attention, ces résultats ne valent que pour ce type de cancer.
L’objectif était de déterminer l’efficacité d’une radiothérapie globale du cerveau chez patients atteints d’une tumeur cérébrale secondaire. Car la radiothérapie est fréquemment combinée à une thérapie par stéroïdes pour traiter les tumeurs cérébrales secondaires (métastases) du cancer du poumon. L’étude montre que combiner cette radiothérapie aux soins standard permet de » gagner » seulement 4 à 5 jours de vie, après ajustement avec la qualité de vie. Car ce faible gain de survie va se faire aux dépens d’effets secondaires comme la perte de cheveux et la présence de nausées, beaucoup de » temps de vie » aussi, passé à l’hôpital pour recevoir la radiothérapie et parfois une perte de fonction cognitive. Donc le prix à payer est élevé sur la qualité de vie du patient. L’ensemble de ces arguments plaide donc en défaveur, dans ces cas cliniques spécifiques, de la radiothérapie.
Les chercheurs du Northern Centre for Cancer Care, du Newcastle Hospitals NHS Foundation Trust, de l’University College London et d’autres instituts britanniques et australiens ont mené cet essai contrôlé randomisé chez 538 patients, de 69 hôpitaux, atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules propagé au cerveau. Ces participants ont été répartis pour recevoir soit la radiothérapie (20 Gy en 5 séances par jour) combinée aux soins standards, soit les soins standards seuls, dont le traitement par dexaméthasone (stéroïde). Le critère principal était les années supplémentaires de vie gagnées après ajustement pour la qualité de vie (QALY). L’analyse montre :
· l’absence de différence significative entre les groupes en termes de survie globale (Courbe ci-contre),
· une survie moyenne de 9,2 semaines pour les patients du groupe » radiothérapie » et de 8,5 semaines pour le groupe » soins standard « ,
· un effet minime de la radiothérapie sur la survie après ajustement pour la qualité de vie,
· l’absence de différence, à 4 semaines, de symptômes généraux et d’effets secondaires graves, entre les 2 groupes. Environ un tiers des participants étaient affectés de symptômes sévères. Certains effets secondaires modérés s’avèrent néanmoins plus spécifiques au groupe radiothérapie : il s’agit de la somnolence sévère (42% vs 28%), de la perte de cheveux (34% vs 1%), des nausées (10% vs 2%), de démangeaisons ou sècheresse du cuir chevelu (7% vs 1%).
Cet essai remet ainsi en question l’intérêt de la radiothérapie du cerveau pour les patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules avec métastases au cerveau. Ce protocole devra être réexaminé, concluent les auteurs. Une conclusion qui ne vaut que pour le type le plus courant de cancer du poumon, non à petites cellules et non pour les autres types de cancer du poumon.
Source: The Lancet September 4 2016 DOI: 10.1016/S0140-6736(16)30825-XDexamethasone and supportive care with or without whole brain radiotherapy in treating patients with non-small cell lung cancer with brain metastases unsuitable for resection or stereotactic radiotherapy (QUARTZ): results from a phase 3, non-inferiority, randomised trial
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