Hôpital Avicenne à Bobigny, une permanence composée d'un médecin et d'une psychiatre, adossée à une assistante sociale reçoivent des migrants de toutes origines en souffrance. Hommes et femmes qui fréquentent ce lieu espèrent y trouver des soins et un réconfort. Le médecin et les deux psychiatres qui tiennent cette permanence ne sont plus tout jeunes mais vraiment à l'écoute et tentent de soigner et d'aider leurs patients. L'exil est source de nombreux maux : dépression liée à l'éloignement des siens, brimades et violences endurées dans leur pays d'origine, des violences bien souvent synonymes de séquelles physiques ou psychiques qui s'ajoutent à celles subies en France et dûes aux conditions d'accueil précaires pour ne pas dire inexistantes, certains d'entre eux n'ayant pas de toit sous lequel s'abriter.
Tourné en huis clos dans un espace exigu, une sorte de placard au fond de l'hôpital aux murs décrépis, aux portes rapiécées, aux mobiliers vieillot, sombre et triste, symbole terrible de l'attention portée par notre société à ses personnes sans papiers et très souvent sans aucun droit. Un espace à l'abandon pour des gens au mieux ignorés au pire catalyseurs de tous les maux de notre société.
Un film essentiel pour comprendre la détresse des migrants, les parcours de vie chaotiques et surtout les souffrances de ces hommes et femmes. Tourné avec pudeur et sans voyeurisme, Alice Diop montre le quotidien des soignants, véritable héros, présents un ou deux jours par semaine. Le film révèle le monstre administratif auxquels ces gens sont confrontés, autre source de soucis et de souffrance pour les migrants.
a été influencée par une photo de Gordon Parks prise à Harlem en 1967 (voir ci-dessous) et le souvenir marquant d'une scène de Public Housing (1997), film de Frederick Wiseman.