Quatre athlètes congolais se préparent à participer, du 7 au 18 septembre prochain, aux Jeux paralympiques de Rio au Brésil. Encadrés par le Comité paralympique national de la République démocratique du Congo (CPN-RDC), ils se disent fiers de représenter leur pays dans cette compétition de haut niveau.
L’athlète Luina pendant la séance d’entraînement. CC BY-NC-ND / CICR / Carol Lumingu
« Je ne pensais pas atteindre ce niveau, j’en suis si heureuse ! », s’exclame Luina, athlète depuis 2010. Cette année-là, elle a été amputée d’une partie de sa jambe droite après avoir marché sur une mine antipersonnel dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), en proie à des conflits armés récurrents. Prise en charge dans le cadre du programme de réadaptation physique du Comité international de la Croix Rouge (CICR), elle a pu bénéficier d’un appareillage orthopédique. La pratique du sport l’a aidée à surmonter ce drame. « Le sport a changé ma vie », affirme Luina. À Rio, elle disputera les épreuves de lancer de poids et de javelot aux côtés de Tolombo. Ce sera la première fois qu’elle participera à un événement d’une telle ampleur.
Deux autres athlètes, Mwengani et Kinzonzi, prendront part à la course sur piste. Ils ont reçu du CICR deux fauteuils roulants et des pièces de rechange. Dans ce genre de compétitions, les participants apportent leur propre matériel. Betty Miangindula, présidente du CPN-RDC, se dit satisfaite : « Quand un sportif a le matériel adapté, il est motivé. Ce don du CICR va stimuler encore davantage nos athlètes, puisqu’ils vont affronter leurs adversaires à armes égales ».
Les quatre athlètes congolais ont commencé à s’entraîner au Stade des Martyrs de Kinshasa en février dernier. Selon leur entraîneur principal, Claude Weshanga, ils sont prêts : « Nous sommes en train de peaufiner notre préparation. C’est la dernière ligne droite, il ne nous reste que quelques ajustements à faire. »
Pour ces sportifs en partance pour le Brésil, la victoire n’a pas beaucoup d’importance. L’essentiel est de valoriser les personnes en situation de handicap et de contribuer à leur rendre leur dignité. « S’ils arrivent à battre leur propre record, ce sera déjà une belle récompense. Les médailles nous importent peu », déclare la présidente du Comité paralympique national.
En RDC, de janvier à juin 2016, 530 personnes handicapées ont bénéficié des services de réadaptation physique du CICR et 302 appareillages orthopédiques ont été fournis.
L’inclusion sociale par le sport : le basket-ball
Le basket-ball en fauteuil roulant figure également parmi les sports paralympiques que le CPN-RDC s’emploie à promouvoir. Plusieurs équipes masculines et féminines pratiquent déjà cette activité à Kinshasa, ainsi que dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Le partenariat avec le CICR leur a permis d’acquérir des équipements adaptés et des pièces de rechange.
Les derniers bénéficiaires en date sont des militaires blessés. Selon le secrétaire général de leur association, Ali Ramazani, cette activité contribue à modifier la façon dont la société congolaise perçoit ces personnes devenues handicapés : « Nous avons compris que ces militaires, qui ne peuvent plus aller au front, ont toute leur place dans la société. Avec le sport, nous leur apprenons à ne pas être dépendants. Ils ont maintenant une autre occupation par laquelle ils peuvent exprimer leur potentiel. »
Les militaires blessés ne comptent pas s’arrêter au basket-ball. Ils souhaitent s’essayer à d’autres disciplines sportives et participer plus tard à divers championnats aux niveaux national et africain.