Par Cyrille Ahilgo - 06/09/2016 | 2:30
La vidéo à l'origine du limogeage du ministre, sur laquelle on le voit en train d'embrasser deux femmes, a été diffusée par une chaîne de télévision locale. Les faits se seraient produits l'année dernière au domicile de l'homme politique.
La plaignante, l'une des deux femmes présentes sur la vidéo, mariée et qui ne peut être identifiée pour des raisons légales, accuse l'ancien ministre de lui avoir administré des sédatifs avant de l'agresser sexuellement. Il lui aurait ensuite promis un emploi. Elle a gardé le silence pendant des mois, car elle affirme avait eu peur que son mari la quitte mais aurait décidé de parler après la publication de la vidéo.
La seconde femme présente dans la vidéo n'a pas encore été identifiée. La police cherche à recueillir son témoignage. Vikramjit Singh, le commissaire adjoint de la police de New Delhi a déclaré que l'enquête ne faisait que commencer.
Marié et père d'un enfant, Sandeep Kumar, pour sa part, nie toute implication dans ce scandale qui l'éclabousse et affirme que la vidéo a été montée de toutes pièces afin de ternir son image politique. Soutenu par sa femme, il crie même au complot. Tout d'abord, il a été limogé avant même l'accusation de viol alors que l'adultère n'est pas un crime dans le pays. Ensuite, et surtout, il était le dernier intouchable du gouvernement, deux autres ayant été limogés pour d'autres scandales en à peine 18 mois. Les castes ont été officiellement abolies en 1950 mais elles structurent toujours la société entière.
Cette affaire indigne et consterne les habitants de ce pays où le viol est un véritable fléau et dont le blâme retombe souvent sur la victime qui est rejetée par sa communauté. La mort d'une jeune indienne, violée par les occupants d'un bus de New Delhi en 2012, a réveillé les consciences sur la réalité des viols en Inde et sur le poids du silence.