Le documentaire de Netflix Making a Murderer, explore en dix épisodes le cas de Steven Avery, un citoyen des États-Unis ayant passé 18 ans en prison pour un viol dont les test d'ADN, faits 18 ans trop tard, technologie oblige, l'exonéraient de tout blâme.
Le département de Police de la région qui l'avait une première fois condamné, avait alors très mal paru.
Toutefois, deux ans après sa sortie de prison, Avery assassinait une jeune femme. La même police tombait alors en conflit d'intérêt parce qu'il avait la chance de se racheter et de le planter en tôle pour plus longtemps encore. Mais la défense allait stipuler que c'était la police elle-même qui avait fait d'Avery un meurtrier en l'enfermant pendant 18 ans pour rien. Déréglant ainsi tous ses codes sociétaires et on allait aussi poursuivre la police pour avoir trafiqué/falsifié des dossiers dans la première affaire.
Le documentaire a beaucoup aidé la justice dans la vraie vie, prenant 10 ans de tournage sur le sujet.
Depuis, Netflix a aussi annoncé une seconde saison survolant l'arrestation du neveu d'Avery, son procès et le verdict de culpabilité pour complicité pour le même meurtre. Le 12 août dernier, il a été libéré quand un grand jury a prouvé que la police l'avait forcé de manière illégale à faire une confession sur quelque chose qu'il n'avait probablement pas fait. Le doute était né.
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Auparavant, il y avait eu un autre cas du genre.
The Jinx nous parle du cas de Robert Durst. La fin du documentaire nous offre une confession tout à fait hollywoodienne où Durst, se pensant seul aux toilettes, se parle à lui-même sans réaliser qu'il a encore le micro de studio de branché au cou. Il avoue être coincé et semble pleurer sur son sort de monstre.
Des problèmes d'éthiques avaient alors été soulevés car les producteurs du documentaire savaient de choses que la justice n'avait jamais réussi à prouver elle-même, et la production avait demandé à la justice d'attendre la fin de la saison afin de ne pas brûler le punch (brûlé de toute manière) pour l'arrêter.
Là aussi, la justice a été servie par une équipe de documentaristes.
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Avec ces deux cas en tête, ayant eu un impact majeur sur le sujet qui était exploré, on a choisi l'année dernière de plonger au coeur du cas de la petite JonBenét Ramsey.
Pas moins de 4 projets, dont trois documentaires, seront lancés, tous à une semaine d'intervalle (le premier ayant eu sa première sur A & E, hier) cet automne sur cet affreux destin qui n'a pas trouvé de solutions et qui aura 20 ans le 26 décembre prochain.
Chacun promet de l'inédit dans le mystère entourant la pauvre fillette disparue.
Le dernier de ces projets est une fiction tirée à la manière de celle faite sur le cas O.J.Simpson qui mettait en vedette Cuba Gooding JR et qui est en ondes en ce moment sur MAX.
JonBenét Ramsey avait 6 ans le 25 décembre 1996. Sa mère, ancienne gagnante de concours de beauté (Miss West Virginia 1977, entre autre), avait inscrite sa petite dans le même type de concours, mais pour enfants. JonBenét avait été élue America's Miss Royale, Little Miss Colorado, Colorado State All-Stars Kids Cover Girl et National Tiny Miss Beauty.
C'était une superstar de son domaine à Boulder au Colorado.
Mais le 26 décembre, JonBenét est disparue. Une menaçante lettre de rançon exige presque la même somme qui avait été le bonus du père de la petite au bureau: 118 000$. On réunit vite la somme, mais contrairement aux exigences, on alerte la police et des proches. La police s'étonne de ne pas trouver de signe d'entrée par effraction dans la maison. On découvre la fillette dans la cave à vin, sous une couverte, ligotée et morte, étranglée par une corde. L'autopsie révèlera aussi une fracture du crâne. On découvre aussi qu'elle avait mangé de l'ananas et qu'un bol avec des ananas avait été laissé dans la cuisine. Les empreintes de son frère (de 9 ans) sont sur ce bol. Ni le père, ni la mère de JonBenét avaient eu connaissance des ananas. Le frère de JonBenèt aurait dormi pendant toute l'aventure, préservé du drame. et réveillé seulement longtemps après que la police eût été impliquée. Bien que les noeuds eût demandé une certaine expertise, on le considère pendant un temps comme suspect. On fera de même avec la mère de JonBenét dont on trouve des articles de son matériel de peinture sur le cadavre.
La police passe tant de temps à croire que la famille est impliquée que toute autre piste reste vaguement explorée.
Plus de 100 vols par entrées pour effraction avaient eue lieux dans le dernier mois dans le secteur. 38 anciens accusés d'agressions sexuels habitaient aussi les environs.
Le cas n'a jamais été solutionné.
L'un des projets (le premier) nous offre la toute première entrevue de son grand frère.
D'autres arrivent à des conclusions différentes.
La fiction pigera dans toute sorte de version comme l'a faite celle sur O.J.
Les 4 projets rêvent secrètement de percer le mystère.