Eye In The Sky suit l'espace d'une journée ceux qui en Occident traquent l'équivalent d'un Daech kenyan. Au fil du récit se réinvente une figure familière à tous. Au travers de l'image la plus inhumaine qui soit (celle d'un drone furtif), nous voilà complice du plus terrible des crimes : porter atteinte à l'être humain. Détruire d'une pression du doigt notre précieuse humanité.
Une œuvre tentaculaire. La morale de ce récit funeste est galvaudée et le film ne s'embarrasse pas d'effets appuyés pour nous la rappeler. Seulement voilà, le film répond à une urgence. Il montre l'impasse des pourparlers et des conflits idéologiques au travers d'un thriller à la fois tendu et cynique. Puis, sur le ton de la fable, la marche du monde s'enraye et l'humain redevient centre lorsqu'intervient une petite fille.
Au centre, l'humain reste le point d'émotion. Le film navigue ainsi aisément entre les genres et les tonalités. Certes, l'œuvre est un peu sur-signifiante. Mais elle se révèle aussi comme multiple, tendue et profondément humaine. Au coeur de l'œuvre se niche un propos simplement émouvant : que reste t-il de notre humanité dans un monde qui nous érafle tant l'âme ?
Eye In The Sky sort directement en VOD (procédé du e-cinema) le 09 septembre 2016.