Blood Father // De Jean-François Richet. Avec Mel Gibson, Erin Moriarty et Diego Luna.
Jean-François Richet, le réalisateur de Mesrine ou encore de Assaut sur le central 13 (le remake), est de retour avec Blood Father. Il s’était erré à faire un remake d’Un Moment d’égarement l’an dernier sans succès mais le réalisateur français démontre ici qu’elle a d’autres ambitions que de faire des remakes qui n’ont pas toujours d’intérêt. Il adapte alors le livre de Peter Craig et l’histoire de ce père qui retrouve sa fille et qui va devoir tout faire pour la sortir de la sale situation dans laquelle elle s’est retrouvée. C’est Andrea Berloff (Straight Outta Compton, World Trade Center) qui s’est occupée du scénario et sincèrement, elle a su développer les personnages sans jamais en faire des tonnes. Nous avons donc un revenge-movie assez classique mais divertissant qui reprend les codes du genre et qui évite d’en faire des caisses. Il n’y a donc pas de violence superficielle alors que le décor et l’histoire s’y prêtait complètement. Blood Father n’est pas un film d’action, préférant laisser place aux dialogues et à des séquences de violence qui ne passe pas par quatre chemins. Tout est donc rapide mais sec. Plonger Mel Gibson dans ce décor pourrait largement être une référence à Mad Max (dont il était le héros dans la première trilogie).
John Link n’a rien d’un tendre : ex-motard, ex-alcoolique, ex-taulard, il a pourtant laissé tomber ses mauvaises habitudes et vit reclus dans sa caravane, loin de toute tentation.
C’est l’appel inattendu de sa fille Lydia, 17 ans, qui va lui faire revoir ses plans de se tenir tranquille…
Celle-ci débarque chez lui après des années d’absence, poursuivie par des narcotrafiquants suite à un braquage qui a mal tourné.
Lorsque les membres du cartel viennent frapper à la porte de John, ils sont loin de se douter à qui ils ont affaire…
Mais Blood Father c’est avant tout le grand retour de Mel Gibson au cinéma. Cela fait plusieurs années que l’acteur semblait en sommeil alors forcément j’apprécie de le retrouver. Il y a quelque chose qui chez lui colle parfaitement pour ce rôle. Derrière sa barbe et son visage usé par le temps, l’acteur a un regard de plomb et cette capacité à prendre l’espace qui sort du lot. Le reste du casting n’est pas forcément en reste. Erin Moriarty était plutôt bonne dans son rôle elle aussi. Il y a une alchimie intéressante qui se développe entre elle et Mel Gibson tout au long du film. C’est l’une des réussites de ce film mine de rien. Tout le monde attendait probablement une série B façon années 80-90 matinée aux oignons mais non, Blood Father est complètement différent de ce que j’imaginais au départ et je dois avouer que la surprise a été plutôt bonne. Ce n’est pas exceptionnel mais cela a au moins le mérite de savoir être agréable à suivre et ce jusqu’au bout de la saison. Les clins d’oeil aux précédents films de Mel Gibson (Mad Max, L’Arme Fatale, notamment…) permettent de nous plonger dans cette histoire autrement.
Le film, presque intégralement construit autour de John Link nous permet de découvrir un personnage intéressant et différent. Ce que j’apprécie également c’est le fait que l’histoire se conclut. Il n’y a pas de perspectives pour lancer une franchise et c’est pile poil ce qu’il fallait à Hollywood. Mel Gibson quant à lui avait besoin aussi d’un film de ce genre là pour remettre le pied à l’étrier, en espérant le voir plus souvent devant la caméra (alors qu’il va repasser prochainement derrière pour son film de guerre attendu en novembre prochaine).
Note : 6.5/10. En bref, un petit film sans prétention, agréable et divertissant.