Avec « Le Montespan », « Le magasin des suicides », « Charly 9 » et ce « Je, François Villon », les adaptations en bande dessinée de romans de Jean Teulé sont nombreuses. Luigi Critone s’attaque donc à la biographie romancée du célèbre poète français du XVe siècle, connu pour la qualité de ses textes… et pour ses frasques.
Cette première partie de triptyque invite donc le lecteur à suivre le début du parcours atypique et sulfureux de François Villon. Avec un père pendu pour un vol anodin et une mère enterrée vive pour un méfait tout aussi dérisoire, la vie du petit François ne débute pas vraiment sous les meilleurs auspices. Recueilli par le chanoine de Saint-Benoît à seulement six ans, le pauvre orphelin est ensuite envoyé dans la meilleure école de Paris pour devenir clerc. Indiscipliné et provocateur, l’adolescent préfère cependant les plaisirs de la chair et multiplie les actes subversifs, tout en s’adonnant à la poésie.
De la scène d’ouverture montrant une Jeanne d’Arc brûlée vive sur un bûcher aux atrocités qui font partie du quotidien de l’époque (tortures, amputations, pendaisons, bûchers et autres exécutions douloureuses), Luigi Critone restitue un XVe siècle particulièrement violent. Pourtant, malgré la cruauté environnante et les nombreux malheurs qui frappent le personnage, le ton se veut plein d’ironie et l’humour jamais très loin. Les dialogues savoureux et le dessin de Luigi Critone (la Rose et la Croix, Sept missionnaires) entretiennent également ce décalage entre la rudesse de l’époque et une certaine légèreté au niveau du rendu. Le dessinateur italien restitue à merveille la noirceur de cette période moyenâgeuse, tout en insufflant un brin de légèreté au niveau des personnages et de la colorisation.
Un premier album particulièrement réussi, qui revient sur la jeunesse du poète.
Ils en parlent également : Jérôme
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