Une crise cardiaque sur 3 mal diagnostiquée, c’est le constat de cette étude britannique. Des erreurs principalement effectuées chez des patients insuffisants cardiaques âgés de plus de 80 ans en raison de résultats aux tests atypiques et chez les patients de sexe féminin. Des conclusions présentées dans l’European Heart Journal qui doivent rappeler des symptômes spécifiques chez les femmes, moins connus et reconnus, qui entraînent parfois une prise en charge moins rapide. En cause toujours, la progression chez les femmes du tabagisme, de l’obésité et du diabète.
Les auteurs rappellent les 2 grand types de crise cardiaque : la crise cardiaque » classique « , infarctus du myocarde avec élévation du segment ST ou STEMI et infarctus du myocarde sans élévation du segment ST ou NSTEMI. Dans ce second type, le patient présente les mêmes signes, les symptômes classiques et résultats aux tests sanguins, mais sans élévation du segment ST sur l’ECG qui indique le blocage d’une artère cardiaque. Les deux types de crise cardiaque sont gérés différemment, en particulier, un STEMI diagnostiqué assez tôt peut motiver un traitement anticoagulant et une intervention immédiate coronarienne percutanée (PCI) ainsi que la pose d’un stent pour maintenir l’artère ouverte. Un NSTEMI est principalement géré avec différents médicaments, mais une intervention coronarienne peut également être envisagée à stade précoce.
Les chercheurs de l’Université de Leeds et d’autres instituts de recherche britanniques ont analysé les données de 564.412 participants à la cohorte Myocardial Ischaemia National Audit Project, diagnostiquées avec une crise cardiaque au cours des 9 dernières années. Les chercheurs se sont particulièrement intéressés à la façon dont un changement dans le diagnostic a été associé à la survie. Leur analyse montre que dans l’ensemble,
· un tiers des patients a reçu un diagnostic erroné au départ,
· les facteurs associés à cette erreur de diagnostic sont :
– l’âge élevé, soit plus de 83 ans,
– le sexe, féminin : les hommes ont un risque réduit de 37% d’erreur de diagnostic initial vs les femmes,
– des résultats aux tests atypiques.
Précisément, 29,9% soit 168.534 patients ont reçu un diagnostic initial erroné,
– L’erreur de diagnostic a privé en général le patient de la prescription immédiate d’aspirine ou d’un traitement thrombolytique,
– certains facteurs dont un âge plus avancé, une fréquence cardiaque rapide et une insuffisance cardiaque ont fréquemment été associés à tort à un NSTEMI.
– Par rapport aux femmes, les hommes avaient un risque réduit de 37% d’avoir un mauvais diagnostic en cas STEMI, et 29% en cas de NSTEMI,
la réalisation d’un ECG avant hospitalisation a été associée à une meilleure chance de bon diagnostic.
0,5% des décès pourraient être évités: à un an, le taux de décès des patients atteints de STEMI est de 5,6% vs 8,4% pour un diagnostic initial de NSTEMI. Les patients à NSTEMI ont un risque de décès à 1 an de 10,7% mais de 25,5% en cas d’erreur de diagnostic. Les chercheurs ont calculé que si les 3,3% des patients atteints de STEMI et les 17,9% des patients atteints de NSTEMI qui ont reçu un diagnostic erroné avaient reçu le bon diagnostic, au total plus de 250 décès auraient pu être évités.
Le potentiel d’amélioration de prise en charge de la crise cardiaque est important, et plus encore pour les » NSTEMI » que les » STEMI « . Mais le potentiel de prévention l’est tout autant : chacun peut réduire son risque de crise cardiaque en adoptant une alimentation saine, le maintien d’un poids santé, la pratique régulière de l’exercice physique et l’absence de tabagisme.
Source: European Heart Journal – Acute Cardiovascular Care August 29 2016 doi: 10.1177/2048872616661693 Impact of initial hospital diagnosis on mortality for acute myocardial infarction: A national cohort study
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