Dites-donc les petits boudins capitonneux, c’est que ça fait un bail qu’on est pas allés faire un tour à la salle de gym hein.
Et y’en a pas un pour le faire remarquer, je dis bravo l’esprit d’équipe et la conscience bloguesque.
C’est bien beau!
Le jour où vous ne serez plus que vergetures, peau d’orange et cellulite, vous viendrez pas chialer dans mon justaucorps-string fluo façon Davina.
(celui là même avec lequel les californiennes font du “roller-bleïde” au bord de la plage genre dans Melrose Place)
Bon.
Alors donc aujourd’hui, nous allons débattre du comportement masculin dans une salle de gym.
Je me dis que si j’avais été sociologue, j’aurais fait une thèse là-dessus, et tous mes confrères m’auraient évidemment prise vachement au sérieux. Et respectée. C’est important le respect.
Tout d’abord, le gymeur jamais il fait de cours collectifs. Mais bon, on ne peut pas lui en vouloir, puisque si moi-même je consens à y foutre les running, c’est uniquement parce que les machines de musculation me font flipper tel le dauphin.
Kikikikikikikikikikikik, que je fais, en présence de fonte.
Et bon, déjà t’es tout dégoulinant et, on peut le dire, ridicule en tenue de sport, alors si en plus tu te mets à faire “kikikikikikiki”, je te raconte pas comme qu’on va te jeter des rondelles de 4kg à travers la gueule.
Donc en règle général, les hommes et les femmes s’évitent cordialement. Avec un dédain non feint par contre.
“Ah ah ah, qu’est ce que c’est que ces exos de fillettes qu’elles font les gonzesses, moi je suis Rambo, le grand écart je te le fais dans le vide sur deux chaises, et mes pompes…sur les petits doigts!” qu’ils font, les trois neurones encore en lisse.
C’est ça couillon, tu crois que t’as l’air malin avec tes bras plus gros que ton thorax?
Non parce que, tous ces mâles regroupés dans quelques mètres carrés, à la plastique souvent bien agréable à regarder, ça pourrait avoir des relents de fantasme Cocteau-ien, ou évoquer une scène hautement chargée en érotisme façon “Soudain l’été dernier“, mais non.
Au lieu de ça, tu n’as que de la constitution sur-developpée nourrie aux pilules protéinées qui se reluque le moindre frémissement musculaire dans le miroir.
Le pire là-dedans, c’est que pendant que toi t’es sous le niveau de la mer niveau sex-appeal, que t’as qu’une envie, c’est d’enrouler ta serviette autour de ta tête pour qu’on ne te voie plus, les mecs non, ils sont trop disposés aux oeillades entendues.
“Matte-moi donc ces muscles gamine, t’as pas un peu envie de toucher ce corps de kouros grec parfois? Si oui, retrouve moi derrière le banc à développés-couchés, j’irai de faire tâter de la barre en fonte…” que ça s’agite dans le cortex.
On en reste tout interdit quoi!
Mais…mais, garçon, tu fais 1m56, t’as des trapèzes qu’on dirait des parpaings isolants et des bras de fillette de 8 ans, des cuisses de mouche et des mollets de catcheuse bolivienne, t’es en plein délirium tremens ou toi aussi t’es sponsorisé Festina et tu t’apprêtes à décevoir ta patrie? (mais comment je me rappelle de ça moi sérieux? Fait le tri cerveau, fait le tri!)
Non non, le gymeur ne plaisante pas avec son corps. Il le bichonne huit heures par jour DONC il est beau.
Même s’il a tellement voulu se faire du biceps de compèt’ qu’au final le mec on dirait un Shadok: taille XXL en haut, taille XS en bas.
Et tel le Shadok, il pompe.
L’air.