"Les autres, ce n'est pas important, ce qui compte, c'est son corps, c'est son mari, ses chiens."
En 1893, Pierre et Marie se rencontrent. Coup de foudre. Marie est fleuriste. Pierre est peintre. Fasciné par le corps de la jeune femme, il ne cessera alors plus de la peindre, dans toutes les activités quotidiennes, à table, au jardin, dans son bain, souvent nue. Le corps de Marie explose sur les toiles, de lumière et de couleurs. Mais Marie se fait appeler depuis leur rencontre Marthe, elle cache à son compagnon son passé, sa famille, tout ce qui n'est pas eux. Peu importe, Pierre ne cherche pas à percer les secrets de son épouse, ils sont un couple non conformiste, parfois peu sociables, instables et préoccupés surtout par la santé fragile de Marthe. Ils se marieront tardivement. L'indolente conte l'histoire de cet amour, étalé sur les peintures de Pierre Bonnard pour la postérité...
J'ai voulu lire ce livre encore marquée par mon souvenir de cette merveilleuses lecture que fut Séraphine. Mais je dois dire, que malgré tout son intérêt, et tout ce que j'ai appris avec joie sur Pierre Bonnard, je n'ai pas trouvé dans ce roman/essai la poésie que j'espérais y trouver. Françoise Cloarec utilise avec excès un procédé de tension narrative qui m'a beaucoup dérangée, fait de répétitions, voulant nous guider vers l'évènement marquant pour elle, ce procès qui a divisé les héritiers du couple, et ses conclusions qui ont révolutionné le monde de l'art. Et puis, il y a ce mystère Marthe/Marie Bonnard, sporadiquement révélé... Pour autant, et malgré mes bémols, j'ai aimé la sensualité qui se dégage des tableaux de Pierre Bonnard dans ce texte, regarder ce couple vivre de manière si avant-gardiste et libérée, et en apprendre énormément sur le contexte artistique de l'époque. Une lecture en demi teinte donc, mais pour autant prégnante.
Editions Stock - 20€ - 31 août 2016
Lu sur ma liseuse grâce à NetGalley