Et d'horreur.
Plus jeune, entre amis dans le 418, on se moquait beaucoup de cette folie de vouloir à tout prix imposer le nom de son commerce de son propre nom. Il y avait ce restaurant chinois du nom de Bill Wong dont les publicités télés (à très bas budget) étaient secondées par une chanson-thème dont la chute finale était tout simplement "Bill Woooooooooooong".
On reprenait ensemble la chanson quand on l'entendait en direct et on substituait le nom d'un de nos amis à la fin:
...L'imcomparable
"Beaudoiiiiiiiiiiiiiiiin!"
"DJoooooooooooooonz"
"Jonssoooooooooooon"
"Michauuuuuuuuuuuud"
"Chuckyyyyyyyyyyyyy"
"Goyeeeeeeeeeeeeeette"
"Kluzaaaaaaaaaaaaaak"
"Stuaaaaaaaaaaaaaaaaart"
"Pfeiffeeeeeeeeeeeeeeeer"
Ça pouvait être suivi d'une chorégraphie improvisée et anarchique.
Ce qui nous échappait tous était ce désir absolu de vouloir voir son nom affiché partout. On ne s'imaginait aucunement le désir un jour d'utiliser du fixatif Jannick Beaudoin. D'utiliser des graines Stegrën Jonsson. D'acheter du purin Chris Kluzak. De manger des saucisses Lou Pfeiffer. Quel trip d'ego que de non seulement vouloir afficher haut en couleur son nom sur des rues très circulantes, mais en plus quelle mégalomanie que de vouloir ensuite l'entendre chanter en ondes télé et à la radio!
Hunter Jones est un nom rare au Québec.
Je deviendrais fou à travailler dans un bureau où mon nom était servi à toutes les sauces.
Et si mon entreprise était soudainement associée à l'irréparable?
Une employée de chez Hunter Jones est retrouvée violée dans une ruelle.
Une autre, quelques mois plus tard, est non seulement violée aussi, mais assassinée également,
Hunter Jones est un repaire à victime de viol titrerait TVA nouvelles. On y enverrait Felix "Voyez, c'est ici" Séguin sur place.
Même si ça peut arriver partout, que l'employeur n'est pas à tort, j'ai choisi de placer mon nom comme marque de commerce. Un nom maintenant associé au viol et à la mort.
Je serais éternellement associé à ces horreurs. Pas seulement ma business. Mon nom.
Si mon entreprise s'appelle simplement Bubble Gum, ma personne est au moins épargnée.
Si je vous dis Les Productions Guy Cloutier vous avez forcément une part sombre qui vous traverse l'esprit. Cet homme malade a ruiné des vies.
Sans lire son nom nulle part, je vois des séries d'annonces de spectacle rétro, d'hommage aux Beatles ou à Elvis, de choses dans la veine de ce que produisait Cloutier avant la prison. Chaque fois, je ne peux m'empêcher de penser qu'il soit caché dans la production de l'un ou de l'autre.
C'est que si Cloutier à ruiné des vies entières, il a purgé une peine bonbon en prison et est aujourd'hui libre comme l'air. Oh, il garde le profil bas. C'est un homme malade. Mais il doit aussi travailler. Plus discrètement. Sa prison c'est aujourd'hui la vie publique.
Les emballages Bettez on retiré mercredi dernier les affiches de leur entreprise d'emballage commerciale. Certains de leurs importants clients (Kruger entre autre) ont mis fin à leur lien d'affaire avec le fournisseur depuis que Jonathan Bettez a été arrêté et inculpé de 6 chefs d'accusations pour possession, distribution et accession à du matériel de pornographie juvénile entre le 4 novembre 2009 et le 30 septembre 2013.
Pourquoi? Si il n'a rien à se reprocher, qu'avait-il à perdre à passer le polygraphe?
(Appelleriez vous votre entreprise Jennifer-Lynn Thomson-Lamarre, mademoiselle?)
Une jeune femme qui ne semble pas très vieille. Qui devait être assez jeune il y a 10 ans.
Elle dit tout simplement "Karma".
En sait-elle plus que nous?
Les emballages Bettez utiliserons des camions où le nom Bettez a été masqué. Que Jonathan soit coupable ou non, d'un crime comme de la suspicion d'un autre, le nom Bettez sera teinté à jamais au Québec. Un nom rare en plus.
La pédophilie, le meurtre d'enfants. sont des crimes abominables.
Impardonnables.
Des horreurs.
Sans nom.