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CANNABIS: A perception plus positive, consommation moins abusive ? – The Lancet Psychiatry

Publié le 03 septembre 2016 par Santelog @santelog

CANNABIS: A perception plus positive, consommation moins abusive ? – The  Lancet PsychiatryEst-ce que parce qu’on l’interdit moins, on le consomme plus raisonnablement ? Si cette très large enquête menée sur plus de 500.000 Américains confirme sans surprise, une augmentation de la prévalence de l’usage du cannabis, concomitante à sa légalisation croissante, elle révèle aussi 2 tendances importantes :

·   la perception de moins en moins négative de la substance,

·   l’absence de hausse d’incidence des troubles de la consommation de cannabis c’est-à-dire de l’ensemble de symptômes qui traduisent un comportement de dépendance.

On retiendra même que chez les utilisateurs réguliers, la prévalence de ces troubles a diminué ces 10 dernières années. De nouvelles données présentées dans le Lancet Psychiatry qui bien que très rassurantes, ne ispensent pas leurs auteurs à rappeler la nécessité de développer des interventions d’éducation et de prévention sur les risques possibles, associés à une consommation trop banalisée.

Le contexte est évidemment à la légalisation : aux Etats-Unis, l’usage médical du cannabis est aujourd’hui autorisé dans 25 États et dans le District de Columbia. De plus, plusieurs Etats ont également légalisé son usage récréatif.

Un nombre croissant d’adultes américains en consomment, c’est la première conclusion de cette étude menée auprès de 596.500 adultes âgés de 18 ans ou plus suivis entre 2002 et 2014 dans le cadre de la cohorte américaine National Survey on Drug Use and Health (NSDUH) :

·   Le taux de consommation du cannabis (durant l’année précédente) a augmenté de 10,4% de 2002 à 13,3% en 2014.

·   Le taux d’expérimentation du cannabis, chez les adultes, est passé de 0,7% en 2002 à 1,1% en 2014. Ainsi, 1,4 million d’américains auraient fait leur expérimentation en 2014 et le nombre total de consommateurs aurait atteint 31,9 millions en 2014 vs 21,9 en 2002.

·   Enfin, la prévalence de l’usage quotidien ou presque (en moyenne 5 jours ou plus par semaine) a augmenté de 1,9% à 3,5% sur la même période.

Aucune augmentation de prévalence globale des troubles de l’usage du cannabis, soit d’abus ou de dépendance, n’est constatée. Ainsi, la prévalence de ces troubles de l’utilisation du cannabis (abus ou dépendance) en population générale est restée stable à environ 1,5% entre 2002 et 2014, cependant cette prévalence a diminué chez les utilisateurs réguliers (14,8% à 11%). Les groupes de population qui apparaissent plus susceptibles de développer une dépendance sont plutôt les hommes, plus jeunes, peu instruits, sans emploi stable, à antécédents de dépression, fumeurs et/ou usagers d’autres substances.

Une perception plus positive du cannabis accompagne l’élargissement de sa consommation : moins nombreuses sont les personnes qui voient un risque de préjudice dans le fait d’en consommer une ou 2 fois par semaine. Si 50% de la population envisageait ce risque en 2002, seuls 33% de la population restent inquiets sur d’éventuels effets d’une consommation modérée. Les auteurs suggèrent ici que le grand nombre de personnes qui ont commencé à consommer récemment du cannabis, en consommeraient moins fréquemment que les usagers de longue date.

Comprendre les habitudes de consommation du cannabis et les facteurs de risque de dépendance est essentiel pour les décideurs politiques, concluent les auteurs. Ils suggèrent que le risque moindre perçu est associé à une fréquence d’utilisation plus élevée et donc à la nécessité de messages d’éducation et de prévention.

Et chez les enfants ou les adolescents ? Une étude récente publiée dans la même revue (2) avait montré l’association entre une consommation fréquente de cannabis à l’adolescence et un niveau de scolarité réduit. Ainsi, les adolescents utilisateurs quotidiens de cannabis avant 17 ans seraient plus de 60% moins susceptibles de terminer leurs études secondaires ou d’obtenir un diplôme d’études supérieures que leurs homologues non utilisateurs. Ces utilisateurs quotidiens de cannabis pendant l’adolescence seraient également 7 fois plus susceptibles de tenter de se suicider, auraient un risque multiplié par 18 de dépendance au cannabis et par 8 d’usage d’autres substances plus tard dans la vie. Enfin rappelons que la plupart des experts s’accordent sur ces effets néfastes du cannabis sur un cerveau encore en plein développement.

Source: The Lancet Psychiatry September 2016 10.1016/S2215-0366(16)30208-5 Marijuana use and use disorders in adults in the USA, 2002–14: analysis of annual cross-sectional surveys

(2) The Lancet Psychiatry September 2014 Rethinking dose-response effects of cannabis use in adolescence

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