Auxerre, de Dijon, c’est pas tout près, mais bon, que ne ferait-on pas pour une petite expo originale et pleine d’allant? Admiration pour cette association « Mouv’Art » qui me semble bien dynamique et qui sait tenir à jour une information fournie, régulière et intéressante. Local rue Cochois (angle rue de l’Yonne, je crois), à Auxerre (s’y tiennent toujours des expos)
A l’abbaye St-Germain d’Auxerre, jusqu’au 25 septembre, vous attend donc l’exposition de 16 artistes de Mouv’Art, intitulée « Le logis imaginaire ». 9-12h et 14-18h.
La question était : quelles traces ont pu laisser les abbés qui ont vécu dans cette abbaye? Des artistes de l’association Mouv’Art se sont penchés sur le sujet et cette réflexion a abouti à une exposition installée justement dans le Logis de l’Abbé. Chacun a réagi à sa façon. Tout tourne autour de la religion, bien sûr.
Un parfum de dérision, de provocation ou simplement d’humour flotte sur cette expo. C’est rafraîchissant. On ne se prend pas au sérieux. L’abbé a quelques démons qui le titillent… Les chasubles suivent la mode des saisons… Les reliquaires ont de bien drôles d’allures… Ainsi que les couronnes mortuaires ou les ex-voto! … Et la statue de Saint Gullier?…Les imaginaires se sont libérés.
saint Gullier
Les artistes ont puisé dans les traditions ancestrales de la culture catholique, ses croyances, ses rites, ses cérémonies, ses objets de culte etc. Soit ils ont utilisé directement des éléments anciens (missels, reliquaires, prie-dieu, lit) dans de petites installations, soit ils ont réinventé la chose en lui communiquant un peu de leur propre personnalité, telles ces bannières de procession de Marius Rech, revues et corrigées. L’un des artistes (pardon de ne pas retrouver son nom) s’est même inspiré de la Proportion Divine, et a réalisé des « solides géométriques ».
bannière (extrait)
Autant vous dire qu’il ne faut pas passer trop vite dans cette exposition! Il y a matière à réflexion et de quoi observer sans se presser.
J’ai retenu un travail de dessins sur les gargouilles (Patricia Lamouche). Un en textiles et broderies (ou même en pâte à pain) pour des petites offrandes et objets symboliques (Sylvie Laberrigue). Un autre en textile également et broderies pour des coussins et chasubles (Danièle Merle). Des peintures sombres évocatrices de la prière (Lucile Fourchotte). Des céramiques de Catherine Ponelle (ciboires, récipients, livre). Des fantaisies grinçantes mais jubilatoires de Bernard Rousseau et de Wil-Ga etc.
Je ne dis pas que cette exposition est d’un très haut niveau en art plastique. On pencherait plutôt pour un travail d’atelier proposé à des élèves adultes bien avancés. Mais qu’importe. Franchement, je me suis régalée. La recherche que ces artistes ont effectuée, passionnante, la créativité qu’ils ont montrée, intéressante et souvent drôle, le savoir faire qu’ils ont manifesté dans bien des cas…Tout ça valait bien les kilomètres entre Dijon et Auxerre!
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