La protéine neuréguline-1, a de nombreuses formes et fonctions à travers le cerveau et est connue comme une cible prometteuse pour le traitement de certains troubles cérébraux. Des chercheurs de la Georgia Regents University ont ainsi démontré que la protéine retrouvée à des niveaux très élevés chez certains patients atteints de schizophrénie. Ici, le Dr Kuo-Fen Lee, de l’Institut Salk et auteur principal de cette nouvelle étude, explique que la protéine dispose d’un large potentiel thérapeutique, mais que son processus d’action reste mal connu. Son étude montre que neuréguline-1 favorise le métabolisme des plaques amyloïdes caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
La même équipe avait déjà montré que le traitement des cellules avec neuréguline-1, par exemple, amortit les niveaux de la protéine précurseur amyloïde, la molécule qui produit la bêta-amyloïde qui s’agrège et forme des plaques dans le cerveau des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. D’autres études suggèrent que neuréguline-1 pourrait protéger les neurones contre certains dommages causés par le blocage de la circulation sanguine.
Stimuler des niveaux de neuréguline-1 améliore la mémoire spatiale : Ces nouveaux travaux menés sur la souris modèle de la maladie d’Alzheimer, montrent que stimuler des niveaux de neuréguline-1 (visuel ci-contre) abaisse un marqueur de la pathologie de la maladie dans une partie du cerveau : en augmentant les niveaux de l’une des deux formes de neuréguline-1 dans l’hippocampe, une zone du cerveau responsable de l’apprentissage et de la mémoire,
· la performance de l’animal à un test de mémoire spatiale est améliorée.
· les niveaux de marqueurs cellulaires de la maladie dont de bêta-amyloïde et de plaques sont nettement réduits.
Quel processus d’action ? Il semblerait, expliquent les scientifiques que Neurégulin-1 décompose les plaques d’amyloïde en élevant les niveaux d’une enzyme appelée néprilysine qui participe à la dégradation de bêta-amyloïdes. Mais ce n’est sans doute pas la seule voie par laquelle neuréguline-1 apporte ses bénéfices et l’équipe explore actuellement d’autres mécanismes dont une signalisation entre les neurones améliorée.
Neuréguline-1, le prochain traitement révolutionnaire ?
· La neuréguline-1 n’est pas disponible sur le marché, même si elle est à l’étude dans des essais cliniques pour le traitement de l’insuffisance cardiaque chronique et la maladie de Parkinson.
· Un de ses avantages est sa capacité à traverser la barrière hémato-encéphalique, ce qui ouvre la possibilité d’une administration non invasive.
· Il reste aussi à bien préciser la dose, certains essais ayant montré que trop de neuréguline porte atteinte à la fonction cérébrale.
· L’idée de l’équipe serait donc plutôt de développer une petite molécule capable d’augmenter les niveaux de neuréguline-1 existante.
ØNeuréguline-1 intéresse aussi les chercheurs pour ses liens avec la schizophrénie. Une modification dans le gène neuregulin-1 a été identifiée à la fois chez les familles atteintes de schizophrénie et liée à la maladie d’Alzheimer à début tardif avec psychose. Ainsi, la protéine est peut-être une passerelle entre la maladie d’Alzheimer et d’autres troubles du cerveau.
Il reste beaucoup à faire, tester et comprendre, avant d’exploiter neuréguline-1 dans un traitement, mais le potentiel est là, éventuellement en combinaison avec d’autres thérapies de la maladie d’Alzheimer ou autres troubles cérébraux.
Source:Scientific ReportsAugust 25, 2016 doi:10.1038/srep31692Neuregulin 1 improves cognitive deficits and neuropathology in an Alzheimer’s disease model
ALZHEIMER: La protéine IL-33 prometteuse contre l’amyloïde–