En 2014, avec Spark Profit, sa première application, Nous Global Markets voulait rendre ludique l'apprentissage du trading. Avec son dernier titre, TIQL, elle franchit maintenant une nouvelle frontière, prenant directement la forme d'une solution de pari en ligne sur les cours d'une douzaine d'instruments financiers (devises, indices…).
La démarche de la startup n'est pas totalement dénuée d'ambiguïté, puisque sa présentation persiste à mettre l'accent sur la démocratisation du trading que favorise TIQL (caractérisée, notamment, par une ouverture de compte à partir de 5 dollars de dépôt initial et un investissement minimal par opération fixé à 1 cent). Pourtant, c'est bien sous une licence d'établissement de jeux d'argent en ligne (délivrée par la commission de supervision ad hoc de l'ile de Man) qu'elle opère officiellement son service.
À tout le moins, ses utilisateurs sauront donc pertinemment à quoi s'en tenir sur la teneur réelle de leur activité avec TIQL, et les avertissements habituels des sites de paris seront là pour le leur rappeler régulièrement, si nécessaire ! Cette franchise, soigneusement évitée par les requins du ForEx et des options binaires qui écument (ou écumaient ?) la publicité sur le web, est à porter au crédit de Nous. En ce sens, la prétention pédagogique du jeu acquiert une légitimité certaine, bien que très particulière !
En tout état de cause, le résultat obtenu est un outil extrêmement simple d'utilisation, disponible sur le web ou sur mobile, permettant aux accros des paris et autres amateurs de sensations fortes (sur les marchés financiers) de s'adonner à leur passion en engageant des sommes minimales, en limitant leurs risques (les pertes ne peuvent jamais dépasser la mise de départ) et en promettant des rapports pouvant atteindre un rapport x20. La cible visée est clairement celle des populations modestes (par exemple dans les pays émergents) qui n'ont pas les moyens d'entrer sur les marchés classiques.
Au bout du compte, les plates-formes de trading pour les particuliers ne seront certainement pas mieux légitimées – moralement – par les arguments de TIQL, tout comme il est délicat de justifier les jeux d'argent en général. Mais, puisqu'elles existent (et qu'elles tendent même à se développer, surtout en direction d'une catégorie de consommateurs financièrement fragile), on peut tout de même apprécier qu'un acteur tente d'introduire un niveau de transparence plutôt inédit dans son approche du sujet.