La pleine conscience, c’est le miracle par lequel le bonheur peut s’éveiller en nous. C’est la capacité qui nous ouvre les yeux à ce qui est, réellement.
Aujourd’hui, tout va très vite, beaucoup de choses nous sont possibles. Cependant bien souvent nous vivons partiellement, nous allons vite, et nous manquons ainsi l’essentiel : vivre pleinement l’instant présent et y trouver notre bonheur.
Je vous propose d’aborder ce sujet essentiel qu’est celui de la pleine conscience.
Si vous arrivez à comprendre et intégrer dans la pratique le merveilleux pouvoir de la pleine conscience, alors vous aurez la capacité à être heureux toute votre vie et peu importe ce qui se passe.
Pleine conscience : miracle du bonheur
L’inconscience : première raison au malheur
Il arrive des moments où la vie n’a plus de saveur, où l’on se sent démotivé et où on n’a aucune envie.
Parfois, on est malheureux, et on ne sait pas quoi y faire.
Devenir heureux de nouveau peut paraître hors d’atteinte ou vraiment pas facile.
Pourtant, on voit que dans les faits concrets, rien ne permet de différencier un moment où l’on va bien et un autre ou ce n’est pas le cas.
Alors, comment cela se fait ?
La raison est toute simple : tout est une question de présence.
Comment est-on présent ? A quel point l’est-on ? Où va notre focalisation et notre attention ?
Être présent, c’est être pleinement là.
La présence, c’est l’art d’être focalisé sur ce qui est ici et maintenant. C’est l’art d’Être, sans se poser de question, et sans se projeter ailleurs.
Voici un exemple tiré des enseignements de Thich Nhat Hanh :
Si nous sommes en train de manger un fruit, et pensons en même temps au prochain que l’on mangera, il y a peu de chances que, le moment venu, nous ayons la capacité d’apprécier ce prochain fruit.
Penser que plus tard est un meilleur moment pour être heureux est une douce illusion qui permet de fuir l’instant présent.
Si on n’est pas capable d’être heureux maintenant, il y a de fortes chances qu’on ne le soit pas non plus lorsque l’on aura ce que l’on attend pour l’être.
Toutes les histoires que nous pouvons nous raconter dans notre tête ne sont que des histoires. La réalité des choses se trouve dans les sensations que l’on vit.
Le malheur provient de notre déconnexion avec ce qui est.
Le passé et le futur sont deux endroits où notre conscience a tendance à se percher.
Mais pas seulement : tous les potentiels que l’on peut imaginer sont aussi des endroits où l’on peut se perdre. Notre imaginaire a la capacité infinie de créer des images subjectives et interprétées de ce qui est vraiment.
Voici quelques exemples de cas où l’on n’est pas présent :
- fuir ce qui est, car cela ne nous plait pas
- éviter nos émotions présentes
- aller penser et dialoguer avec notre tête
- projeter des scénarios futurs
- se perdre dans nos interprétations de ce qui est
- ressasser des scénarios passés
La constante de tous ces scénarios est que notre conscience est morcelée : une partie est projetée ailleurs que dans le présent, et du coup nous sommes moins présent à ce qui est.
Si une partie de notre conscience est dans le passé, le futur, ou tout autre projection imaginaire, alors la partie de nous qui est vraiment présente ici et maintenant est réduite.
C’est littéralement une scission de notre conscience : elle se trouve scindée, et répartie dans plusieurs endroits.
Une partie s’enferme dans un monde illusoire, créé par notre imagination. Ce monde est, en plus de cela, négatif la plupart du temps.
Arrivez-vous à voir, maintenant, ce que l’on fait en réalité dans ce cas là?
C’est très clair : une partie de notre conscience fuit l’instant présent pour aller se nicher dans une réalité imaginaire, souvent négative. Et donc, on est inconscient. Inconscient du moment présent, et de tout ce qu’il a à nous offrir.
La seule chose qui peut nous combler et réellement nous apporter le bonheur est déjà présent, ici et maintenant : il s’agit de vos sensations.
La pleine conscience : présence aux sens
En fait, être pleinement présent, c’est accorder notre pleine attention à ce qui est présent maintenant.
C’est poser notre conscience observatrice sur nos sens, qu’ils soient internes ou externes, et à tous les niveaux de notre être.
Être présent, c’est observer des sensations aussi variées que nos ressentis physiques (toucher, ouïe, vue, odorat, goût), nos émotions, nos sentiments et nos pensées.
Tout ce que l’on peut ressentir, peu importe l’endroit, la nature et la texture, fait parti des stimuli auxquels on peut porter attention.
Porter attention veut dire observer, et c’est tout.
Pas d’attachement, pas d’interprêtation, et pas de dialogue sur ce qui est présent. Ce qui est présent est juste présent, et demande à être ressenti seulement.
C’est à dire que la pleine conscience est une capacité passive : elle ne nécessite aucun effort, aucune production, aucune intéraction.
Si jugements, réflexions, projections, pensées il y a, alors être pleinement présent consiste à les observer d’une manière neutre, et les laisser partir.
La pleine conscience, c’est la pleine attention aux sens.
Les qualités qui s’y rattachent sont :
- La concentration : savoir se focaliser en continu sur un ou plusieurs sens
- L’attention : être alerte et conscient de ce qui jaillit
- Savoir reconnaître et identifier la nature des sensations
- Le détachement : savoir lâcher-prise
En fait, si nous portons attention à nos sensations, en les vivant pleinement et sans s’y attacher, alors nous avons toutes nos chances d’être heureux.
La pleine conscience nous permet d’inclure dans nos sensations notre monde intérieur. Ce monde intérieur de sensations est celui qui peut nous procurer la plus grande stabilité, et avec lequel on retrouve une affinité infinie, car il s’agit de nous-même.
Le fait de rétablir une écoute avec ce qui se passe en nous nous confère une confiance, une joie et une paix instantanée car on se sent « à la maison ». La plupart des soucis s’en vont alors.
Le fait d’être conscient des sensations qui s’expriment en nous, nous permet aussi de les identifier et d’en comprendre leur nature : il est alors possible de comprendre, s’il y a, les messages que l’on se donne à soi-même.
Lorsque l’on est dans la pleine conscience, on apprend à se détacher de ce qui passe. Que ce soit des sensations intérieures ou extérieures, on apprend l’art du détachement et du lâché-prise, qui nous permet d’identifier une sensation, et de la lâcher instantanément. On se rend alors compte que c’est le fait de résister ou de s’attacher aux sensations qui procure de la souffrance.
Enfin, en pleine conscience, on apprend à être présent de tout son Être dans le moment présent. C’est à dire que l’on apprend à rétablir 100% de notre conscience dans l’ici et maintenant.
La conséquence est merveilleuse : notre capacité à percevoir vraiment l’instant présent s’en voit décuplée. Au lieu de percevoir une infime partie de ce qui est là, on va pouvoir avoir accès à un spectre plus grand, plus riche, plus intense et coloré.
C’est ici que se trouvent les apprentissages, les émotions positives, et la beauté de la vie.
La porte de nos perceptions est l’instant présent.
Pleine conscience : l’ultime clé du bonheur
Le bonheur se trouve maintenant. Nulle part ailleurs et à aucun autre moment. Le bonheur ne se trouve sûrement pas dans notre tête.
Notre capacité à être heureux est un choix.
Ce choix, nous l’avons lié à plein de conditions.
En le rendant indépendant de ces conditions, et seulement dépendant de notre volonté, alors nous devenons libres.
La pleine conscience, c’est devenir libre, entier et un avec soi-même et ce qui est.
Thich Nhat Hanh décrit la capacité à être pleinement conscient de cette manière :
Si vous étiez un magicien, qui a la capacité de séparer son corps en plusieurs morceaux, et de les disperser à plusieurs endroits, la pleine conscience serait un cri effectué par le cœur du magicien, qui, d’un coup, rassemblerait tous les morceaux en un seul et même endroit : son centre.
La pleine conscience, c’est un pouvoir merveilleux qui vous octroie la capacité de rassembler toutes les parties de votre conscience, morcelée et projetée ici et là, en un seul endroit : ici et maintenant.
Dès le moment où l’on a compris comment cela marche, alors on n’a plus d’excuse.
A partir du moment où l’on a compris à quel point ce pouvoir est puissant, on peut alors retrouver le bonheur et la stabilité dans n’importe quelle situation.
Notre conscience a en elle le puissant pouvoir d’être heureux. Ce pouvoir se manifeste de manière naturelle lorsque nous sommes concentrés, avec notre pleine attention, dans l’unique moment qui existe vraiment : maintenant.
Tout le reste est illusoire, et le fait d’en prendre conscience, et d’arrêter d’y fuir, d’y chercher le bonheur ou l’apaisement, est la manière la plus simple de retrouver le bonheur.
Le bonheur se trouve maintenant : dans l’éventail des sensations présentes, à l’intérieur, à l’extérieur, et à tous les niveaux de notre être.
Nous avons la capacité de nous émerveiller, de jouir, d’apprendre et d’interagir avec simplicité et joie, avec tout ce qui est maintenant.
Le bonheur n’est pas un accomplissement ou un objectif, c’est simplement un état d’être.
Cessez de pourchasser le bonheur.
Cessez de le rendre conditionnel.
Cessez de le fuir.
Le bonheur ce n’est pas avoir tout pour être heureux, mais c’est être heureux avec ce que l’on a.
Car il est déjà présent, ici et maintenant.
Il se trouve en vous, et ne demande qu’à être éveillé.
Pleinement conscient, ici et maintenant, je m’éveille à ce qui est et retrouve ainsi le bonheur en moi.