N’a-t-on pas écrit* que dans la dépression, c’est l’inflammation qui allume la mèche ? A ce rôle de l’inflammation s’ajoute la corrélation de mieux en mieux documentée entre le microbiote intestinal -et donc ce que l’on mange- et la santé du cerveau. Les données de cette étude australienne qui valide le lien entre la dépression et la consommation d’aliments pouvant aussi alimenter l’inflammation, ne surprendront donc pas. Des conclusions présentées dans le British Journal of Nutrition qui font une nouvelle fois le lien entre microbiote intestinal et bon moral.
De très nombreuses études ont déjà fait le lien entre des facteurs alimentaires, des marqueurs de l’inflammation et le développement de la dépression. On a également montré le lien entre suralimentation et dépression, ou l’effet bénéfique des omega-3 ou de nutraceutiques en complément des médicaments pour lutter contre la dépression. On a enfin même suggéré qu’on pouvait prévenir la dépression par une » bonne » alimentation. Cependant, très peu d’études qui ont exploré l’association entre le potentiel inflammatoire de l’alimentation et le risque de dépression.
Les chercheurs de l’Université de Caroline du Sud et de Queensland (Australie) ont examiné précisément l’association entre l’indice alimentaire inflammatoire – un score développé spécifiquement pour mesurer le potentiel inflammatoire de chaque aliment-, et le risque de dépression chez 6.438 femmes âgées en moyenne de 52 ans, suivies durant plus de 12 ans. La dépression a été définie comme un score ≥10 sur l’échelle Center for Epidemiologic Studies Depression-10 scale. Les chercheurs ont pris en compte l’apport énergétique, le niveau d’études, le statut matrimonial, la ménopause, l’IMC et les résultats de santé des participantes. L’analyse montre que :
· Sur la durée de suivi, 18% des participantes ont développé des symptômes de dépression,
· les participantes ayant suivi le régime alimentaire à plus faible indice inflammatoire présentent un risque réduit de 20% de dépression vs les femmes suivant le régime alimentaire le plus pro-inflammatoire.
Des résultats qui confirment qu’un régime » anti-inflammatoire « limite aussi le risque de dépression, ici chez des femmes d’âge moyen. Conclusion, il s’agit de privilégier les noix et grains entiers, légumes cuits, poissons et volailles aux aliments riches en acides gras ou en sucres ajoutés. Notre microbiote intestinal apparaît encore une fois comme un médiateur aussi de notre santé mentale.
Source: British Journal of Nutrition September 2016 DOI: 10.1017/S0007114516002853 Association between inflammatory potential of diet and risk of depression in middle-aged women: the Australian Longitudinal Study on Women’s Health
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