Delhi est une ville d'Inde du Nord. Elle abrite en son sein New Delhi, ville nouvelle et capitale du pays. L'agglomération de Delhi compte au total 25 millions d'habitants, ce qui en fait la deuxième plus grande du monde.
Delhi est située sur les bords de la rivière Yamuna, et est depuis longtemps une ville importante, placée sur les routes de commerce du nord-ouest aux plaines du Gange. Elle a été la capitale historique de plusieurs empires indiens. Comme beaucoup d'autres grandes villes de pays en développement, Delhi souffre de problèmes d'urbanisation tels que la pollution, les embouteillages et la pénurie des ressources.
La région de Delhi était probablement habitée dès avant le second millénaire avant Jésus-Christ et il existe des preuves d'un habitat continu depuis le VIe siècle av. J.-C.. Si Delhi est assimilé à Indraprastha, la capitale légendaire des Pandava selon le Mahabharata, les plus anciennes traces architecturales remontent à la période maurya (env. -300).
Les restes de huit cités majeures ont été découverts à Delhi ; les cinq premières se trouvaient dans ce qui est aujourd'hui le sud de Delhi. En 736, Anangpal, de la dynastie Tomara, fonde la ville de Lal Kot. Lal Kot est conquise par les Chauhan en 1180, ils la renomment Qila Rai Pithora.
Le roi Prtithviraj Chauhan est défait en 1192 par l'envahisseur afghan Muhammad Ghûrî, dans un effort concerté de conquérir l'Inde du Nord. Vers 1200, la résistance hindoue s'effondre. La domination de dynasties musulmanes sur l'Inde dure alors pendant cinq siècles.
Temple Swaminarayan Akshardham
Après la mort de Ghûrî en 1206, le général turc Qûtb ud-Dîn Aibak s'émancipe de la dynastie des Ghorides et devient le premier sultan de Delhi. Il démarre la construction de Qûtb Minâr et de la mosquée Quwwat-al-Islam (« puissance de l'Islam »), la première des grandes mosquées d'Inde. Qûtb ud-Dîn Aibak fait face à d'importantes rébellions hindoues et c'est son successeur Îltutmish (1211-1236) qui consolide la conquête musulmane du nord de l'Inde.
À la dynastie des Esclaves fondée par Aibak, succèdent pendant trois cents ans d'autres dynasties turques et une afghane (les Lodi). Durant cette période, Delhi devient un centre majeur du soufisme.
La dynastie des Esclaves est renversée en 1290 par les Khaldjî (1290-1320). Le second Kaldjî, Alâ ud-Dîn, étend le contrôle du sultanat jusqu'au sud de la rivière Narmada, dans le Deccan. Le sultanat de Delhi atteint son expansion maximale sous le règne de Mouhammed ibn Tughlûq (1325-1351). Dans l'espoir de contrôler l'ensemble du Deccan, Mouhammed ibn Tughlûq déplace sa capitale vers Daulatabad, au centre de l'Inde. Ce faisant, il perd le contrôle du nord et est finalement obligé de retourner à Delhi. Les provinces du sud s'émancipent du contrôle de Delhi puis, sous le règne de Fîrûz Shâh Tughlûq (1351-1388), celles du nord également. En 1398, Delhi est prise et mise à sac par Tamerlan, qui massacre 100 000 personnes. Le sultanat continue de décliner sous la dynastie des Sayyîd (1414-1451) et se réduit à la ville de Delhi et son hinterland. La dynastie des Lodi (1451-1526) permet au sultanat de reprendre le contrôle du Penjab et de la plaine du Gange mais, en 1536, Bâbur met fin au sultanat et fonde la dynastie moghole.
Le Fort rouge
En 1526, Bâbur, un descendant de Gengis Khan et Tamerlan de la vallée de la Ferghana (aujourd'hui en Ouzbékistan), envahit l'Inde et défait le dernier sultan Lodi lors de la première bataille de Panipat. Il fonde ainsi l'Empire moghol qui domine Delhi pour plus de trois siècles,
En 1553, le roi hindou Hemu accède au trône de Delhi en battant les forces mogholes d'Humayun à Agra et Delhi mais les Moghols regagnent la ville lorsqu'Akbar défait Hemu à la deuxième bataille de Panipat en 1556.
Au XVIIe siècle, l'empereur Shâh Jahân fait construire la ville fortifiée de Shahjahanabad (aujourd'hui, la « Vieille Delhi »), qui devient la capitale de l'empire à partir de 1638 et qui abrite le Fort Rouge, Chandni Chowk et la Grande Mosquée.
Après 1720, l'Empire moghol décline rapidement alors que l'Empire marathe hindou gagne en importance. En 1737, les Marathes mettent à sac Delhi après leur victoire contre les Moghols à la première bataille de Delhi. En 1739, l'Empire moghol perd la bataille de Karnal et le roi perse Nâdir Châh envahit et pille Delhi, emportant de nombreux trésors dont le trône du Paon. Un traité signé en 1752 fait des Marathes les protecteurs du trône moghol à Delhi.
La tombe de Humayun
En 1757, le dirigeant afghan Ahmad Shâh Durrani met à sac Delhi. Il retourne en Afghanistan en laissant derrière lui un empereur moghol fantoche. Les Marathes occupent alors de nouveau Delhi en 1758 avant d'être défaits à la troisième bataille de Panipat, alors que Delhi est de nouveau prise par Ahmad Shâh. Toutefois, en 1771, le Marathe Madhava Rao Sindhia capture Delhi et y installe Shah Alam II.
En 1803, lors de la Seconde Guerre anglo-marathe, les forces de la Compagnie britannique des Indes orientales battent les Marathes à la bataille de Delhi et Shah Alam II se place sous leur protection.
Lors de la grande rébellion de 1857, Delhi n'est reprise par la Compagnie qu'après un siège sanglant. Après la révolte, le dernier empereur moghol Muhammad Bahâdur Shâh est déchu et exilé en Birmanie par les Britanniques.
À la suite de la rébellion de 1857, la Compagnie des Indes est dissoute et l'Inde passe sous le contrôle direct du gouvernement britannique en 1858. Delhi devient un district de la province du Penjab.
En 1911, lors du durbar de George V, le roi-empereur annonce le transfert de la capitale de l'Empire des Indes de Calcutta à Delhi. Une nouvelle ville, nommée « New Delhi » à partir de 1927, est construite au sud de la vieille ville par l'architecte britannique Edwin Lutyens. Combinant les architectures britannique et indigène, la nouvelle capitale se veut un témoignage de la grandeur de l'Empire britannique. Elle est inaugurée le 13 février 1931.
Résidence du vice-roi, New Delhi
Après l'Indépendance de l'Inde le 15 août 1947, New Delhi est réaffirmée comme capitale du nouveau pays.
La partition des Indes poussent des milliers de réfugiés hindous et sikhs, principalement du Penjab occidental, à fuir vers Delhi alors que de nombreux musulmans de la ville migrent vers le Pakistan.
En 1991, un amendement à la Constitution fait du territoire de Delhi le « territoire de la Capitale nationale de Delhi ». Le territoire est alors doté de sa propre Assemblée législative et de son gouvernement.
En décembre 2001, puis de nouveau en octobre 2005 et septembre 2008, Delhi est victime d'attentats terroristes.
En 2002 la première ligne du métro de Delhi entre en service. En 2010, Delhi est l'hôte des Jeux de Commonwealth.
La culture de Delhi a longtemps été influencée par sa longue histoire et le fait qu’elle soit la capitale de l’Inde. Ceci est largement illustré par les nombreux monuments dispersés dans la ville. L’Inspection Archéologique d’Inde reconnaît 175 monuments à Delhi comme patrimoine national. La vieille ville est le site où les gouverneurs moghols et les sultans turcs construisirent plusieurs merveilles architecturales comme la plus grande mosquée d’Inde : Jama Masjid et le Fort Rouge. Trois sites classés au patrimoine mondial sont situés à Delhi : il s’agit du Qûtb Minâr, un minaret en brique, du tombeau d’Humâyûn et de la Porte de l'Inde. D’autres monuments comme le Jantar Mantar (un observatoire astronomique du XVIIIe siècle), Purana Qila (une forteresse du XVIe siècle), le temple du Lotus, le temple Laxminarayan et le temple Akshardham sont des exemples d’architecture plus moderne.
Temple de Birla Mandir
Certaines maisons de New Delhi, les bâtiments du gouvernement et les résidences officielles rappellent l’architecture coloniale britannique. Le tombeau de Safdarjung est un exemple de jardin de style moghol.
D'après Wikipédia