C’est donc bien la rentrée, avec ses petits écoliers bien peignés qui vont pleurer aux grilles des écoles devant des mères émotionnellement pas trop solides. C’est la rentrée, avec ses nouveaux ouvrages littéraires ou presque, par centaines, amassés sur les rayonnages de librairies de plus en plus désertées par les consommateurs. C’est la rentrée, avec son cortège de politiciens en mal de petites phrases. Mais avec l’élection présidentielle de 2017 en ligne de mire, c’est une rentrée qui prend des proportions comiques.
Il faut dire que les derniers arrivés sont les plus médiatiques.
Eh oui : après deux ans de stage Field Office Manager à Gouvernement SARL où il aura essentiellement apporté le café et des polycopiés baveux aux vieux éléphants socialistes et il aura régulièrement ruiné la communication des caciques par quelques sorties faussement choquantes sur l’entreprise, les profits et sa façon de faire les choses, notre freluquet de la politique s’est senti assez fort pour se lancer à son tour dans la course au Mickey élyséen.
Oh, pour le moment, il n’a pas encore officiellement présenté sa candidature à la présidentielle ou, plus modestement, sa candidature à la candidature, dans le cadre des primaires du Parti des Paléo-Débris de Gauche ou même des primaires du Parti des Vieux Schnoques de Droite auquel il pourrait presque prétendre. Non. Pour le moment, Manu Macron se contente de montrer qu’il va rameuter du monde chez lui, à sa surboum branchouille qu’il a intitulée « En Marche » (probablement parce qu' »Au trot », ça aurait été un peu too much). L’intérêt évident est qu’en faisant mine de rassembler des gens de toutes obédiences, il deviendra un obstacle potentiel au candidat officiel qui se dégagera des primaires socialistes et qu’il pourra alors négocier avec lui un dodu portefeuille le cas échéant.
Ou peut-être Manu s’y croit vraiment, veut réellement tenter la présidentielle, et imagine qu’il va décrocher la timbale avec son positionnement si habilement inclassable, le cul entre deux chaises dont tous les analystes politiques s’accordent à dire qu’elles s’écartent. Notez qu’il a peut-être un réservoir de voix au centre, dans ce no politic’s land du milieu boueux où l’on doit à la fois concilier les plus énormes idioties de la gauche avec les plus grosses âneries de la droite, où Juppé trempe régulièrement une botte (tout en y restant droit), et où, il y a quelques années, s’est noyé Bayrou dans un petit « blub » triste.
Bref, ce ne sera pas facile pour notre frétillant nouveau candidat, pour au moins deux raisons.
D’une part, il a amplement montré de quoi il était capable pendant ces deux dernières années à la tête du Ministère de l’Économie. Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’a pas cassé des briques. Ses tentatives de réformes, soigneusement rabotées autant par la droite que par la gauche de l’hémicycle, aboutissent à la création tonitruante de quelques lignes de bus pour 1300 emplois, et permettront à quelques magasins, dans des zones minutieusement limitées, d’ouvrir quelques dimanches par-ci, par-là. Au départ, ça devait cogner du chaton ; à la fin, les chatons n’ont rien vu et sont déjà repartis. Tout ceci ressemble à une grosse baudruche d’air chaud soufflé par quelques médias avides de sensations bling-bling.
D’autre part, la multiplication des candidats de tous les côtés ne lui rendra pas la tâche plus facile, d’autant que tous s’entendent pour lui cogner dessus, le seul autre personnage politique lui aussi sujet de toutes les critiques étant Hollande auprès duquel il s’est définitivement grillé et qui ne lui facilitera pas plus la tâche. En outre, sa popularité n’est basée que sur le fait qu’il représente une voix discordante dans le tombereau de niaiseries et d’imbécillité que le gouvernement nous inflige quotidiennement ; une fois démissionné, il devient celui qui a quand même entériné l’action du gouvernement et hérite donc de ses faiblesses, de ses compromis foireux et de ses trahisons, à l’instar d’un Fillon auquel il sera toujours reproché d’avoir finalement gobé toutes les couleuvres présidentielles pendant le quinquennat Sarkozy.
Et puis surtout, le bougre devra batailler contre d’autres politiciens bien plus aguerris.
À commencer par Nicolas Sarkozy, qui vient de présenter ses « propositions » dans un « livre » que quelques dizaines de milliers de Français, aux orifices déjà cicatrisés du cuisant épisode 2007-2012, se sont déjà procurés goulûment.
Apparemment, tout y passe, ou presque : l’ISF, il le supprimera. Les charges sociales, pas de souci, il en fait son affaire et les baissera. De 34 milliards (au moins !). La durée du travail ? Même pas mal, on enlèvera la barrière des 35 heures et on relancera les heures supplémentaires défiscalisées (qui disparaîtront puisque le temps de travail augmentera).
Quant aux impôts, ils baisseront, pif, de 10% sur chaque tranche. Et puis demain, paf, il rasera gratis, parce qu’hier, président, il n’avait pas eu le temps. En attendant, pouf, il précise son équipe de campagne à base de Rachida Dati, Brice Hortefeux ou David Douillet. Pif, paf, pouf, pas de doute : 2012 est de retour et nous amène un candidat strictement identique mais lavé plus blanc que blanc par cinq années d’hollandisme consternant. Les Français, soyons en sûrs, vont a-do-rer.
On le comprend : devant de telles promesses, Emmanuel Macron aura bien du mal à se faire entendre, et ce d’autant qu’il lui faudra aussi compter sur une aile gauche toute aussi frétillante. Il ne manque plus au tableau que l’inévitable Marine et un président sortant qui voudra certainement y retourner, et la petite troupe de guignols sera au complet.
L’élection présidentielle en 2017 s’annonce d’ores et déjà aussi ridicule qu’inutile. La France a, littéralement, perdu cinq ans. Avec une telle pléthore de cuistres et de parasites, elle s’apprête à en perdre cinq de plus.
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