Cette histoire particulièrement courte est le premier volet de la pentalogie du “Poids des secrets” d’Aki Shimazaki, qui comprend les volumes « Tsubaki”, “Hamaguri”, “Tsubame”, “Wasurenagusa” et “Hotaru”.
À travers la lettre-testament de Yukiko à sa fille Namiko, Aki Shimazaki emmène le lecteur au Japon durant la Seconde Guerre mondiale. Au fil des pages, l’auteure nous laisse entrer dans l’intimité de cette famille japonaise installée dans la tristement célèbre ville de Nagasaki, dévoilant progressivement le terrible secret que Yukiko terre depuis si longtemps au plus profond de son âme. Ce secret de famille, qu’elle a failli emporter avec elle dans la tombe, c’est déroulé le 9 août 1945, quelques instants avant que la bombe atomique balaye toutes les traces de cet acte qu’elle porte depuis comme un terrible fardeau. Ce jour-là, ce n’est pas seulement la bombe qui explosa, mais également la famille de Yukiko. Si tout le monde retiendra la grande Histoire, Aki Shimazaki nous dévoile ici la petite… celle qui ronge Yukiko depuis tellement longtemps.
Si « Tsubaki” est tout d’abord l’histoire d’un adultère, c’est également une histoire de famille, d’amour, de crime, de lâcheté, d’hypocrisie, de mensonges et d’amertume, le tout sur toile de fond d’un événement historique majeur. Si Aki Shimazaki parvient à développer tout cela en moins de cent pages, son style sobre et épuré n’y est probablement pas étranger. Pourtant, malgré une écriture qui va directement à l’essentiel, sans s’encombrer de trop de fioritures, le récit déborde de cette poésie propre à la culture nippone.
Une belle découverte, vivement conseillée !