Parce que Skylake, c’est tellement 2015, et que ce n’est pas demain la veille que Cannonlake intégrera le marché, Intel dévoile aujourd’hui la plateforme qui viendra faire le pont entre les deux.
Bien qu’Intel présente les processeurs qui exploiteront Kaby Lake comme faisant partie de la septième génération de sa gamme Core, cette «nouvelle architecture» est en fait une révision de Skylake, préservant la finesse de grave à 14 nm en y ajoutant quelques améliorations en terme d’efficacité et de puissance. De ce fait, ce dévoilement vient briser le modèle du tic tac (ou tick tock) traditionnellement employé par Intel.
On se retrouve aujourd’hui face à des processeurs mieux adaptés pour les ordinateurs portables.
En effet, on a eu droit à Westmere en 2010, qui introduisait un nouveau procédé à 32 nm (tic), puis Sandy Bridge en 2011, qui conservait 32 nm en y ajoutant une nouvelle architecture (tac), puis Ivy Bridge en 2012 à 22 nm, puis Haswell en 2013 à 22 nm, puis Broadwell en 2014 à 14 nm, puis Skylake en 2015 à 14 nm. Mais voilà, le 10 nm de Cannonlake, ce sera pour plus tard. Peut-être 2017. On verra bien.
On se retrouve donc aujourd’hui face à des processeurs mieux adaptés pour les ordinateurs portables, ouvrant notamment la porte à Apple qui pourra (enfin) mettre à niveau sa gamme de MacBook Pro.
Car, comme le souligne The Verge, du côté PC, des problèmes de gestion de puissance liés à Skylake ont affligé les ordinateurs portables de certains manufacturiers, dont notamment Microsoft avec le Surface Book. Alors que ces concurrents ont eu à gérer un nombre significativement élevé de mises à jour firmware, Apple a préféré s’abstenir d’adopter Skylake pour ses MacBook.
Grâce à sa nouvelle plateforme, Intel prédit qu’un ordinateur portable d’une épaisseur de moins de 10 mm verra le jour cette année. Reste à voir maintenant qui sera le premier fabricant à se lancer dans l’aventure. Toujours selon Intel, l’industrie travaillerait sur plus de 100 concepts à l’heure actuelle, et ceux-ci devraient entrer en production à temps pour la période des fêtes.
Enfin un traitement vidéo qui a de l’allure?
Puisqu’il est loin d’être question ici d’une révolution en terme de puissance de calcul, Intel met l’accent sur les nouvelles capacités de Kaby Lake, avec en tête de liste, le traitement vidéo. Le fabricant de semiconducteurs vante ainsi que sa nouvelle plateforme pourra facilement gérer de multiples diffusions de contenu 4K, de la vidéo à 360 degrés, et des applications de réalités virtuelle et augmentée.
Concrètement, cela signifie que le processeur graphique qui intègre les cartes mères de type Kaby Lake peut faire le traitement de vidéos encodées en 10 bits HEVC/H.265 (successeur au populaire AVC/H.264) ou en 8 bits VP9 (le codec à code ouvert de Google). Il s’agit d’une excellente nouvelle, puisque le traitement matériel de ces contenus viendra libérer le processeur central qui pourra ainsi exploiter sa puissance de calcul pour accomplir d’autres tâches.
Sans surprise, Kaby Lake intègre également le HDMI 2.0 et le HDCP 2.2, signifiant qu’il sera possible d’obtenir une image 4K à 60 Hz par le biais d’un câble HDMI, et que les restrictions antipiratage (le fameux DRM) suivront. Par contre, la sortie DisplayPort demeure à la version 1.2. Impossible donc d’obtenir une image 5K à 60 Hz par le biais d’un seul câble DisplayPort 1.3.
Enfin, Intel présente l’amélioration du procédé de Skylake comme ayant la finesse de gravure 14+ nm. On ignore exactement ce qu’il en revient, mais selon l’entreprise, le procédé 14+ nm bénéficie d’un «profil d’ailette amélioré» et d’une «souche améliorée de canal du transistor». En somme, la performance de ses transistors se voit améliorer d’environ 12%.