" Durant cet été, en sortant des salles de cinéma pour bronzer un peu, je me suis mise à lire. Le sujet d'actualité que j'ai vu en boucle ces dernières semaines, c'est toute cette polémique sur le port du burkini à la plage et toutes les questions sur le féminisme, la pudeur, la religion ect... Personnellement, je trouve que c'est un débat qui n'a pas lieu d'être, dans la mesure où toute femme devrait pouvoir porter ce qu'elle veut, à la plage comme ailleurs. Cela dit, tout ce remue-ménage m'a amené à une réflexion... En 2016, les femmes ne sont toujours pas à l'aise, non pas avec leur corps, mais avec l'image que celui-ci peut véhiculer dans la société. Qu'en est -il au cinéma ou sur les affiches de mode ? " - Laure
Plus size : ça rentre pas dans le moule...
Le cinéma en 2016 semble avoir les mannequins dans le viseur. Au moyen de critiques ou satires cruelles du monde de la mode et du corps des mannequins, il semble remettre en question la vision de la beauté que la société impose. Avec des films comme the Neon Demon ou L'ideal. Est-ce l'industrie qui est visée ou l'image des femmes qu'elle propose et les complexes qui vont avec ?
Sur les écrans, le corps des rondes notamment n'est pas sensuel (ou très rarement), mais plutôt utilisé pour donner un côté comique presque risible au personnage qu'il incarne (Melissa Mccarthy dans le nouveau Ghost Busters ou dans Spy, Renée Zellweger dans Bridget Jones, Rebel Wilson etc) ou un côté dramatique de la fille qui s'en prend plein la tête (Precious). Jamais on ne dépeint le portrait d'une nana bien dans sa peau ou attirante. À quand une ronde comme objet de désir ou comme femme fatale dans les films? Dans le style de Christina Hendricks de la série Mad Men, avec son bonnet E et sa taille 42 moulée dans des robes sexy. Pourquoi pas une James Bond girl ronde ? Quelle est cette vielle manie qu'Hollywood a de formater les personnages trop gros, trop maigres ou pas assez blancs ?
... maigre, ou veille : ça remplit pas assez le moule !
Cependant l'effet inverse existe aussi. Les femmes dites "maigres" ont rarement le droit au premier rôle, ou celui de la femme enfant ou comique (Calista Flockhart dans Ally Mcbeal par exemple). Le phénomène de l'étiquette est constaté aussi chez les actrices de 60 ans et plus. Elles sont vite cataloguées, soit dans des rôles de "vieilles" folles fantasques (Sally Field) ou de femmes de pouvoir castratrices (Glenn Close dans Damages, Judi Dench en M dans les James Bond). Attention je ne dit pas que la femme de 60 ans n'a jamais le droit à un rôle de femme sexy et forte, mais ils sont tellement rares...
Cinéma, mode : même combat
Il n'y a d'ailleurs pas que l'industrie du cinéma qui change. Au royaume de la mode aussi, on fait peau neuve avec l'utilisation de mannequins plus size ou seniors comme égéries. C'est le cas de la campagne de publicité Nike qui met en scène des mannequins aux courbes voluptueuses ou Blancheporte et soncasting national réservé aux femmes de 50 ans et plus. Ou encore Mattel avec le lancement de nouvelles Barbies aux différentes formes, tailles et couleurs.
Les " vraies " femmes prendraient-elles le pouvoir ?
Mais d'ou vient ce "revirement" à Hollywood et sur les podiums ? Est-ce dû au ras le bol des femmes (maigres, petites, rondes, très grandes, blacks, asiatiques, seniors, etc) qui ne se retrouvent pas dans ces images et complexent dans le monde actuel ? Ou est-ce pour les producteurs, réalisateurs ou chefs d'entreprise un moyen de viser un public plus large ? Ou encore cherchent t'ils à s'excuser de la vision de la femme en place sur les écrans ou sur le papier ? Le mystère reste intact et j'aimerais beaucoup avoir ton avis sur le sujet.
Les étiquettes et rôles stéréotypés semblent aller bon train au cinéma. Quand on est jugée trop vieille, trop grosse ou trop maigre. Alors que l'actrice dans sa belle trentaine au physique " dans les standards de beauté " a un choix de rôle démentiel. Est ce parce qu'on juge que le public n'est prêt à changer ses standards de "beauté"? Cela pourrait-il être dû à un manque d'imagination, pour créer des rôles et des personnages plus variés ?A quand d'avantage de rôles comme celui de l'excellent personnage d'Ellen Page dans Juno (une petite bonne femme de 16 ans drôle, atypique, avec de la poigne)? Un très bon rôle féminin imaginé par une femme (Diablo Cody). Espérons que ces messieurs scénaristes, qui composent la majorité du métier, sauront écrire des rôles dans lesquelles les femmes d'aujourd'hui se reconnaitrons.