Nicolas Sarkozy aime les montres et l’argent de poche… En 2007, le président de la République qui piaffait de voir son salaire augmenter de 172 %, comme relaté dans la presse, s’était trouvé une petite poire pour la soif, en attendant le 1er janvier 2008, date à laquelle son traitement a été porté à 20 693 € par mois.
La "dotation présidentielle" est passée en 2007 de 101 125 € à 130 638 €. Pour le député socialiste de l’Aisne René Dosière, observateur patenté du budget de l’Élysée, qui a levé le lièvre, il s’agit bien là de "l’argent de poche" du président. Une allocation d’attente de 30 000 €, donc et en toute discrétion. Pour l’apprendre, René Dosière a dû poser des questions écrites au Premier Ministre. La transparence est un combat !
Si le président sait trouver l’argent pour répondre à ses besoins, il est devenu pingre avec les pauvres. La ligne "Charges exceptionnelles", qui sert à distribuer des aides à des solliciteurs ou aux élèves officiers nécessiteux, a fondu de 320 000 € à 211 000 €. C’était autrefois le domaine personnel de Bernadette Chirac. Apparemment, "Bernie" n’a pas eu de successeur. Pour être honnête, notons que la ligne "cadeaux diplomatiques" a aussi diminué, de même que celle de la garden-party (- 5 %, mais on ignore le montant de ces agapes) et de l’arbre de Noël (- 20 %).
Pour le reste, le budget de l’Élysée augmente de 8,4 %, à 32,46 millions d’euros. Et encore ne compte-t-on pas les déplacements en avion, à la charge de la Défense (5 autres millions). Davantage d’effectifs, de masse salariale, de frais divers : Sarkozy a tellement dépensé qu’il a même utilisé les réserves laissées par le prudent Jacques Chirac : 135 000 € en 2005 et 412 000 € (*).
Pour une fois, Nicolas Sarkozy devrait d’ailleurs remercier son prédécesseur : selon René Dosière, l’Élysée aurait accumulé une cagnotte d’une dizaine de millions d’euros, placée sur un compte du Trésor, et qui produirait des intérêts. Une pratique interdite à tout gestionnaire de deniers publics, mais à laquelle les "pouvoirs publics", à savoir l’Élysée, le Sénat et l’Assemblée, ont eu recours. Mais qui, hors quelques élus comme René Dosière, se soucie d’un véritable contrôle ?!...
Hervé Nathan
for Marianne