Belle invitation ces derniers jours à Zürich où se sont réunis, à côté de la Tonhalle, au Kongresscentrum, un peu plus de 160 vignerons en provenance de tous les cantons helvétiques.
Un grand merci aux promoteurs de cet événement également impliqués avec passion dans la mise en place d'une Mémoire des Vins Suisses tant il est vrai - opinion partagée - qu'un vin peut être défini comme "grand" lorsqu'au bout d'au moins dix ans, il développe des qualités nouvelles, offre des sensations plus complexes et peut alors répondre au fait d'être un vin d'émotion.
IMPRESSIONS DIVERSES
On est tout d'abord frappé par la réelle modestie des producteurs helvètes, limite timidité. Certes, ils ont bien conscience des qualités et défauts de leurs crus, mais on ressent de leur part une crainte à être confronté aux vins français, italiens, allemands et autres plus connus des amateurs.
La cause en est relativement simple : la Suisse - comme très longtemps l'Autriche - a eu un marché interne équilibré où l'offre de vins trouvait une demande peu ou prou équivalente en volume. Pourquoi alors chercher ailleurs des clients lesquels, par définition, ne bénéficiaient d'aucune culture des vins suisses ?
Il n'empêche : le fait est là. On a là des vignerons proches du style des bourguignons, des hommes et des femmes avec de la terre sous les ongles, des teints burinés, des mains solides, et des yeux proches des cieux alpins.
Présents l'an dernier à Villa d'Este, certains de ces domaines ont pu constater à quel point des confrontations internationales, certes sympathiques, peuvent leur ouvrir des perspectives passionnantes. Il suffit de se rappeler à quel point les immenses syrah du Valais ont et peuvent toujours damner le pion à quelques grands noms connus du Rhône, de l'Ouest américain ou de l'Australie. On verra cela en détail lors de la dégustation en demi-aveugle à Villa d'Este de 12 syrah venues du monde entier, du Maroc à l'Afrique du Sud, de l'Italie à l'Allemagne, du Chili à un cru de Sine Qua Non, etc…
Autre point remarquable de cette réunion : les organisateurs avaient invité une petite ribambelle de sommeliers teutons (et sommelières), tant il est vrai que la bonne parole passe par eux.
Un concept, par ailleurs, qui va être mis en place à Bordeaux tout prochainement : on vous dira tout le moment venu.
:-)
Le point d'orgue de cette réunion à Zürich fut la remise de prix à des crus ayant 10 ans de cave (soit des 2006) dégustés par un panel de professionnels. Ou comment démontrer à quel point les vins suisses peuvent vieillir en beauté et offrir alors des impressions inconnues dans leurs jeunes années.
Certes, le visiteur aura toujours du plaisir à déguster des chasselas de l'année, des arvines, des johannisbergs, des doles et autres cépages à l'aise sur ces collines lacustres mais on saura lui dire quels crus encaver quelques années.
Le bémol : la valeur du CHF, ce franc suisse aux allures de bodybuilder, pénalise un chouilla les RQP de la région. mais bon : on ne vous demande pas non plus de vider vos comptes locaux :-)
QUELQUES PHOTOS
L'équipe organisateur
Exemple de prix remis
Du relax, des sourires et des multilingues
Belle participation du Tessin
Un cooler qui a sacrément retenu mon attention pour le VDEWS
Deux potes de première classe : Messieurs Germanier et Gilles Besse (Cayas = ***)
Les jeunes sommelières allemandes invitées du jour : idée géniale !