Un film de Jean-Pierre Améris (2015 - France, Belgique) avec Benoît Poelvoorde, Virginie Efira, François Morel, Philippe Rebbot
Sympathique.
L'histoire : Paul-André est riche, tellement riche qu'il a vendu son affaire et se retrouve rentier. Ultra timide, solitaire. Et dépressif. Seul, si terriblement seul. Il aperçoit à la télé une jeune femme, Violette, en train de se battre contre la justice. Mère célibataire, chômeuse, elle s'est fait arrêter pour avoir assommé un vigile qui l'arrêtait pour vol dans une grande surface. Interviewée par les journalistes, elle pleure, on va lui retirer ses enfants car elle n'a pas d'argent pour les élever correctement, mais comment faire quand on cherche désespérément du travail et qu'on n'en trouve pas ? Sa famille, c'est tout ce qu'elle a au monde. Paul-André est transfiguré. Comme ça doit être bien, en effet, d'avoir une famille ! Il décide de faire l'essai. Elle a besoin d'argent ? Lui d'une vie de famille ? Il lui propose, contre rémunération, de s'installer chez elle, comme s'ils étaient en couple. D'abord offusquée, Violette demande un contrat de trois mois en bonne et due forme. La cohabitation n'est pas facile. Paul-André s'aperçoit que la virevoltante Violette est une jeune femme fragile, trop gentille, que tout le monde manipule à son aise. Il va l'aider à grandir... et elle à ouvrir son coeur.
Mon avis : Les comédies françaises, on est bien d'accord, c'est à 99 % de la daube. Mais celle-ci est franco-belge... avec deux acteurs belges... est-ce cela qui fait la différence ? Bon, on ne va pas se mentir, ce n'est pas non plus un chef d'oeuvre de la rigolade, avec des réparties qui passeront à la postérité. Je pense que je vais l'oublier assez vite. Car, à vrai dire, le scénario est éculé, les clichés abondent...
Alors quoi ? Virginie. Je l'ai trouvée tellement lumineuse ! J'aimais bien cette actrice, mais on ne la voit que dans des petites comédies de ce genre, pas de quoi se relever la nuit. J'attends maintenant avec impatience qu'elle obtienne des rôles dramatiques, forts, car elle a un talent énorme. Elle est extrêmement jolie et photogénique, mais pas que. Elle affiche ici une sincérité et une justesse qui m'ont vraiment touchée. Elle m'a fait penser à Julia Roberts dans Erin Brockovich... tout en gouaille, perchée sur des talons douze, qu'elle n'assume pas toujours ; quelque chose dans la démarche, qui se veut assurée, mais ne l'est pas tout à fait. On pense aussi à Pretty Woman et ses paillettes dans les yeux, quand elle a soudain accès à des univers totalement inconnus, où elle se sent si maladroite. Elle a ce charme de Julia, une lumière incroyable et un sourire hyper craquant. En fait... en lisant les commentaires presse ce matin, je constate que le réalisateur avait bien décelé ce potentiel et il lui a fait visionner Erin Brockovich, justement !
Benoît, lui, joue toujours merveilleusement, comme d'habitude, mais Virginie lui vole la vedette. Et il n'est pas trop beau gosse, il faut bien le dire, donc le couple ne fonctionne pas complètement : on se demande ce qu'elle lui trouve soudain. Bon, y a pas que la beauté dans la vie, c'est pas la question (d'autant que le Benoît peut se montrer très séduisant quand il veut, cf. Entre ses mains, où il m'avait époustouflée), mais le personnage est quand même, en plus, hyper rigide, maniaque, dotée d'une mère indigne...
Si vous détestez ces acteurs, vous pouvez passer votre chemin, le film en lui-même n'est pas extraordinaire, même s'il est souvent drôle et roudoudou (ça fait du bien).
Mais si vous avez envie de voir une actrice en train d'éclore... Espérons qu'elle va désormais faire de bons choix, plus pointus.
Pas séduisant, Benoît ? Hum... pas si sûr...