S'il y a bien une tradition estivale à laquelle je ne déroge pas, c'est celle de lire le nouveau roman d'Amélie Nothomb chaque année. L'auteure belge ne manquerait pour rien au monde la fameuse rentrée littéraire s'offrant toujours une place de choix chez les libraires. Difficile de ne pas " tomber " sur son Riquet à la houppe.
Dès le début de mes vacances, j'ai mis en stand by mes lectures prévues pour découvrir cette nouvelle histoire. A l'instar de Barbe Bleue, Nothomb s'attaque une nouvelle fois à l'adaptation d'un conte de Charles Perrault, Riquet à la houppe.
Il faut reconnaître que ce genre littéraire lui sied particulièrement bien... Elle qui transforme tous ses écrits en véritable prouesse poétique. Riquet à la houppe narre l'histoire de Déodat et de Trémière. Le premier est aussi laid et brillant que la seconde est belle et contemplative. Nous suivons ces deux personnages aux prénoms improbables et inusités (comme toujours) de leur naissance à l'âge adulte. Ils font les frais de jugements de la société ne rentrant pas dans la " bonne case ". Lui choque régulièrement par sa laideur inconcevable chez un enfant et elle est estimée totalement idiote par son entourage (sa mère et ses camarades de classe). J'ai beaucoup aimé les questions profondes relatives aux nombreux jugements dont nous sommes tous victimes à un moment de notre vie. Physique et intellect sont sans cesse évalués au mépris total de la personne.
Ce roman brille par ses touches d'humour noir... Nous retrouvons également tous les ingrédients incontournables d'un Nothomb. Sans grande surprise, c'est un livre que j'ai lu en quelques (toutes petites) heures étant happée par l'écriture et le style d'Amélie Nothomb. J'ai apprécié ma lecture même si j'émets quelques bémols. Le premier concerne la passion de Déodat pour l'ornithologie. La lectrice que je suis guère sensible aux oiseaux aurait préféré moins de détails et de développements qui m'ont quelque peu ennuyée. Je crois qu'Alfred Hitchcock m'a définitivement traumatisée !
Je regrette également que l'auteure ne parvienne plus à m'attirer totalement dans son histoire. Je suis toujours admirative de son style et de sa plume irréprochables mais un peu déroutée par ses histoires. Même si celle de Déodat et de Trémière m'a plu, je n'ai pas refermé le livre en ayant la sensation d'avoir lu un chef d'oeuvre. J'ai lu tous les romans de Nothomb sans exception (tous ceux publiés) mais je ne retrouve plus mon enthousiasme des débuts. Aujourd'hui, il y a clairement deux catégories : les livres de Nothomb que je trouve absolument exceptionnels et incontournables de la littérature et ceux que j'ai tout simplement oubliés. Dans Riquet à la houppe, Amélie Nothomb n'a pas pu s'empêcher aussi de parler de sa grande passion pour le champagne...
Lors de ma lecture, à de nombreux passages, j'ai un peu déploré ne pas connaître le conte Riquet à la houppe de Perrault... Ca a totalement suscité ma curiosité et je compte bien le découvrir dès que possible.
Riquet à la houppe est un roman que je recommande aux admiratrices d'Amélie Nothomb ( chacune devant se faire sa propre opinion), aux amoureuses des contes et à toutes les curieuses d'une plume admirable.
Résumé : " L'art a une tendance naturelle à privilégier l'extraordinaire. " Extrait :" Le sommet fut atteint par la méchante tante Épziba :
- Ma pauvre Énide, tu te remets ?
- Oui. La césarienne s'est bien passée.
- Non, je veux dire, tu te remets d'avoir un gosse aussi vilain ? "